Descort – Ysopet 2nd

by Secluded Copyist

Au crépuscule d’une année 2022 qui s’est montrée très généreuse en matière de dungeon synth, surtout avec sa scène française, nous avons eu droit à une très bonne surprise de la part de Descort. Outre un single sorti au début de l’année, le projet français avait surtout marqué son monde suite à la sortie de son remarquable premier album, Ysopet 1er, en 2021. La chronologie semble assez simple, ainsi le public a l’occasion de découvrir un nouvel album qui se situe dans l’exacte lignée de son prédécesseur. Et qu’il se rassure d’emblée, la musique de Descort n’a rien perdu de sa superbe.

Concoctée avec un soin que l’on imagine extrême, la pochette de cet Ysopet 2nd est une petite merveille. Les deux compères que sont Henri Dumois et Lord Lordswood permettent ainsi à chaque auditeur potentiel de profiter d’une scène magnifique et dont la poésie qui s’en dégage n’augure que de bonnes choses quant au contenu de ce deuxième album. Ceci étant, c’est avec l’opulence des cuivres que l’on est accueilli sur « Le Guetteur sur les Remparts de Rions ». Un titre considérable, cinq minutes d’une musique riche, imposante, presque triomphante. Le parti pris est celui de montrer au monde que Descort a mûri encore davantage. Bien que très abouti sur son premier album, le projet français montre un épanouissement prononcé sur Ysopet 2nd.

Sur le plan technique, la recette reste la même. Loin des considérations électroniques propres au dungeon synth, Descort verse dans le très orchestral. Les mélodies sont cristallines et brillent par leur justesse. Quant à lui, le son est d’une propreté absolue. Là où l’artiste fait très fort, c’est dans sa facilité à évoluer dans le registre intimiste sans s’abandonner à corps perdu au trop-plein grandiloquent des sonorités orchestrales. Si le premier titre de l’album est effectivement riche, « Les Airs de Saint-Cirq-Lapopie » vient de suite tempérer l’ensemble avec ses mélodies champêtres et feutrées. Tout est finalement d’une fluidité absolue.

Les yeux attentifs remarqueront que cet album, plus que le premier, propose un voyage considérable au cœur du sud médiéval. Il est étonnant et plutôt rafraîchissant de constater que tous les projets de dungeon synth ne se cantonnent pas aux univers de fantasy pour illustrer leur musique. Ainsi, à l’écoute d’Ysopet 2nd, chacun aura l’occasion de parcourir les rues pittoresques de Saint-Cirq-Lapopie, de parcourir le château en ruines de Budos, ou encore de se familiariser avec la légende locale de Nyons. L’air de rien, il s’agit là d’un façon très efficace de mettre à l’honneur le patrimoine historique de nos contrées. Et Dieu sait qu’elles en sont dotées.

Pour revenir à la musique, tout a sensiblement été dit sur le contenu de ce deuxième album. Ce dernier fait preuve d’une homogénéité remarquable. Difficile de sortir un titre de l’ensemble, tant le voyage semble uniforme. Pour ma part, je retiens le caractère particulièrement bucolique de « Les Airs de Saint-Cirq-Lapopie » et de « Une Journée dans la Forêt des Landes ». Ysopet 2nd est un album doux, rêveur, parfois un peu mystérieux, mais toujours au sein d’un climat agréable et reposant dont seul l’artiste semble avoir le secret. Fief ayant disparu des radars depuis plus de trois ans, c’est désormais Descort qui tient la barre du navire folk.

Difficile de trouver quoi que ce soit à redire sur le nouveau chef d’œuvre du projet français. Descort prouve une nouvelle fois que son talent est grand et qu’il est capable de sortir des choses magnifiques. Sorti au format digital au moment où votre narrateur écrit ces lignes, Ysopet 2nd verra le jour au format physique chez l’inénarrable Ancient King Records. On fait confiance à l’entité française pour lui préparer, comme à son habitude, un écrin à la hauteur de son contenu musical. Quant à la scène française, qui jouit d’une effervescence qu’on n’avait pas vue depuis 2018, elle a de très beaux jours devant elle…

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