- Pays-Bas
- Dungeon Synth
- Indépendant
- 28 juin 2024
Dans ces lignes, on le remarque assez aisément. Dès qu’il s’agit de dungeon synth, j’ai une appétence toute particulière pour tout ce qui sonne sale et épais, et ça tombe bien, puisque le projet néerlandais Blutmage réunit ces deux caractéristiques. Découvert récemment par le biais de la sortie de son album éponyme — dont quelques titres avaient toutefois vu le jour auparavant —, l’artiste peut se targuer d’être le géniteur d’un dungeon synth malheureusement de plus en plus rare, et il se permet même d’y adjoindre quelques touches de black metal. Plongeons au cœur de l’univers cru de Blutmage.
Que l’on trouve la pratique amusante ou trop stéréotypée, je pense que j’aurai toujours beaucoup d’affection pour les artistes de dungeon synth s’affichant auprès de leurs compères en cotte de mailles et maquillés de corpse paints. La pochette de Blutmage est à ce titre particulièrement réussie et donne de lourdes indications sur son contenu musical. Le projet néerlandais se présente comme le porte-étendard d’un dungeon synth plutôt minimaliste et dont le paysage sonore est assez largement dominé par des sonorités grésillantes à souhait. Chez Blutmage, ça vibre, ça crépite, ça bourdonne, mais ça n’est pas dénué de sens sur plan mélodique, loin s’en faut.
Un titre tel que « The Ban of Valar » est particulièrement bien ficelé et offre son lot de passages accrocheurs, même chose pour « Shrouded Pathways to Nowhere ». Ceci étant dit, on regrette malgré tout l’utilisation outrancière de certaines sonorités jusqu’à l’ivresse. Les mélodies réalisées à l’aide des claviers que l’on peut notamment entendre sur « Nine Ships » et « Drowning of Numenor » reviennent trop souvent au fil de l’album et finissent par donner un peu mal à la tête car trop éclatantes et pas assez étouffées si on les compare à celles qui vont chercher dans des tonalités plus graves.
Outre les titres purement dungeon synth, la particularité de Blutmage réside, comme nous l’avons évoqué plus haut, dans les quelques émanations black metal que l’on trouve ici et là. Les titres concernés se situent à la toute fin de l’album — à l’exception de l’excellent « Black Riders » — et sont caractérisés par une rythmique en mid tempo très entraînante et des riffs tout aussi sales que les claviers que l’on peut entendre sur les titres dungeon synth. On est encore une fois face à quelque chose de très raw, autant dans l’esprit que dans la réalisation, mais Blutmage montre qu’il sait jouer sur deux tableaux à la fois sans avoir à faire de concessions.
Une sortie étonnante que cette pseudo-compilation qui vient faire la liste de toutes les réalisations du projet néerlandais depuis sa création. Blutmage n’est pas à mettre entre toutes les mains, la faute à un climat d’ensemble particulièrement brut qui dessinera une grimace sur le visage des amateurs de pipeau. Mais pour peu qu’on soit sensible à ce dungeon synth des profondeurs qui ne cherche pas nécessairement à être beau, Blutmage a beaucoup de choses à offrir.
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In these lines, it is quite easily noticeable. When it comes to dungeon synth, I have a particular appetite for anything that sounds dirty and thick, and it’s a good thing, since the Dutch project Blutmage embodies these two characteristics. Recently discovered through the release of its self-titled album — though some tracks had surfaced earlier — the artist can boast of being the creator of a dungeon synth that is unfortunately increasingly rare, and even allows some touches of black metal. Let’s dive into the raw universe of Blutmage.
Whether one finds the practice amusing or too stereotypical, I think I will always have a lot of affection for dungeon synth artists displaying themselves alongside their peers in chainmail and adorned with corpse paint. The cover of Blutmage is particularly well-executed and gives heavy indications of its musical content. The Dutch project presents itself as the standard-bearer of a rather minimalist dungeon synth, with a soundscape largely dominated by delightfully crackling sounds. In Blutmage, it vibrates, it crackles, it buzzes, but it’s not devoid of melodic sense, far from it.
A track like « The Ban of Valar » is particularly well-crafted and offers its share of catchy passages, and the same goes for « Shrouded Pathways to Nowhere ». That said, we regret the excessive use of certain sounds to the point of overindulgence. The melodies created with keyboards, particularly noticeable on « Nine Ships » and « Drowning of Numenor », recur too often throughout the album and end up causing a bit of a headache because they are too bright and not muffled enough compared to those that delve into deeper tones.
Besides the purely dungeon synth tracks, Blutmage’s peculiarity lies, as mentioned earlier, in the few black metal influences found here and there. The relevant tracks are located at the very end of the album — except for the excellent « Black Riders » — and are characterized by a very catchy mid-tempo rhythm and riffs as dirty as the keyboards heard on the dungeon synth tracks. We are once again faced with something very raw, both in spirit and execution, but Blutmage shows that it can play on two fronts simultaneously without having to make concessions.
A surprising release, this pseudo-compilation lists all the achievements of the Dutch project since its inception. Blutmage is not for everyone, due to an overall particularly raw atmosphere that will draw a grimace from fans of mellower sounds. But for those sensitive to this deep dungeon synth that doesn’t necessarily aim to be beautiful, Blutmage has a lot to offer.