- Le 9-9 bis
- Le Métaphone, Oignies
- 20 octobre 2024
Un an après la tenue d’une édition 2023 en demi-teinte, la faute à une affiche perfectible et une fréquentation sans doute en deçà des attentes, le cru 2024 du Tyrant Fest fait un retour très remarqué en cette fin de mois d’octobre. Outre la qualité grandement améliorée de la programmation du week-end — ce qui, certes, est à la discrétion de chacun —, le principal signe réside dans la belle étiquette sold out que l’on a pu coller à l’événement en amont de sa tenue. Avec de grands noms tels qu’Ihsahn, Amenra, Kampfar et 1349, l’organisation s’est offert les services d’artistes de renom, et n’a pas lésiné sur les moyens quant aux formations moins importantes, ce qui avait manqué l’année dernière. Place au spectacle.
Comme l’année dernière — mais, cette fois, à mon plus grand regret —, il ne m’a pas été possible d’assister aux deux jours de festivités proposés par le Tyrant Fest. Sans grande surprise, les quelques retours que j’ai pu obtenir sont unanimes dans le bon sens du terme, en particulier quant à la prestation majuscule proposée par Amenra en fin de soirée. Pour aujourd’hui, la programmation se montre tout aussi immanquable, et je me réjouis particulièrement d’avoir enfin l’occasion de voir 1349 sur scène, que j’explore avec autant de fascination que de crainte depuis ma découverte du black metal. Le temps est gris et vaguement pluvieux. Je ne pense pas connaître le bassin minier sous un ciel différent, mais qu’à cela ne tienne, comment imaginer un festival à forte composante black metal autrement ?
À la faveur de l’annulation de Merrimack, que j’attendais malheureusement avec beaucoup d’impatience, les autres Français de Griffon ont été catapultés sur la scène du Métaphone, eux qui devaient initialement jouer dans l’Auditorium en compagnie de Lunar Tombfields et d’Exil. Résigné comme les années précédentes, surtout compte tenu du large public qui est attendu, je ne tenterai pas d’accéder à cette partie du site de la soirée, préférant me concentrer sur les noms attendus dans la grande salle. Récemment mis en lumière suite à la sortie de son dernier album, le très réussi De Republica, Griffon s’apprête à investir les planches en milieu d’après-midi, devant une fosse étonnamment garnie pour le premier concert de la journée.
C’est au son d’Agni Parthene, un hymne orthodoxe grec, que les membres du groupe font leur apparition sur scène, chacun ceinturé d’une chemise blanche et le visage grimé. D’entrée de jeu, l’ensemble paraît curieusement mordant, bien plus que sur album, ce qui est à mettre au crédit de nos musiciens dans le cadre d’une représentation scénique. Le public a le loisir de profiter de toutes les options liées aux jeux de lumière que propose le Métaphone, et la chose illustre comme il se doit la prestation par ailleurs très imagée de Griffon. Côté son, on a d’abord un peu de mal à entendre les caisses claires depuis les coursives qui bordent la fosse, puis la guitare lead. Légers problèmes heureusement vite corrigés pour permettre au groupe d’exprimer tout son potentiel.
Au micro, Aharon adopte un jeu de scène plutôt expressif, tout en gardant une certaine distance avec le public, comme pour rendre plus poignante l’intensité des mots qu’il prononce parfois à l’aide de ses chants clairs. La prestation atteint son apogée au moment où le groupe joue « L’Homme du Tarn », titre introductif de son dernier album et référence directe à Jean Jaurès. Le set bascule alors dans quelque chose de plus saisissant et le public est plus captivé que jamais. On retiendra un fort sentiment de maîtrise de la part de Griffon, qui n’en est, certes, pas à son coup d’essai. Le faire jouer dans l’Auditorium eût peut-être été un peu restrictif pour un groupe qui commence à devenir une sérieuse référence dans l’hexagone.
Changement d’acteurs et de registre. Il est temps pour les Danois d’Afsky de prendre place face au public. En ce qui me concerne, c’est le gros point d’interrogation de la journée. Le groupe a acquis une solide réputation de façon parfaitement légitime, mais je ne peux m’empêcher de me demander si son black metal enveloppant, relativement lent et un brin émotif est vraiment adapté à la scène. Je me positionne cette fois bien plus proche de la scène, et comme souvent dans ce cas de figure, le groupe prend un malin plaisir à balayer d’un revers de manche les doutes de votre candide narrateur.
Très vite, le groupe installe sa propre ambiance sur scène. Cette dernière est littéralement noyée par l’action des machines à fumée, et comme attendu, le style ultra saturé du groupe ne met pas longtemps à gagner l’attention du public. En revanche, ce à quoi je ne m’étais pas attendu, c’est que ces ingrédients en apparence simples fassent mouche avec autant de facilité. Inexplicablement, le groupe dégage quelque chose de quasi-monolithique, bien aidé, il faut le dire, par le caractère écrasant de sa musique. Même sans communiquer avec le public, chacun des musiciens semble maître de son sujet et bouge suffisamment pour sublimer la prestation d’ensemble sans venir mettre à mal l’espèce d’harmonie oppressante qui se dégage de la scène. Oserais-je seulement parler d’emprise ? En tout cas, on se sent proprement fasciné par Afsky.
Finalement, Ole et ses compères se mettent le public dans la poche grâce à une prestance dont rêveraient de se vêtir de nombreux musiciens de black metal pourtant tout aussi habitués à fouler les planches. Particulièrement et puisque je l’ai en face de moi, Simon attire tous les regards. Sous des acclamations nourries, les Danois mettent fin à un set absolument impeccable sur tous les plans. Je conserve ma position aux abords de la scène pour la prestation suivante, à savoir celle des Américains de Uada. Dans un registre plus mélodique, le groupe s’est fait un nom depuis le milieu des années 2010 et continue de surfer sur le succès engendré par son dernier album, Crepuscula Natura, sorti l’année dernière. Dans leur style habituel, c’est-à-dire sous de très longues capuches, les musiciens prennent position sur scène.
Première moue me concernant, j’avais oublié que Uada versait dans la plus absolue des austérités en live. J’entends par là que le groupe ne s’embarrasse de l’utilisation que de trois ou quatre projecteurs placés dans son dos, au ras du sol, faisant fi des équipements dont dispose l’outil dans lequel il se trouve actuellement. Ma connaissance du domaine frôle le néant, mais on ne voit aucun mouvement de spot, ni même de lumière stroboscopique. Rien d’autre qu’une lueur blafarde et prodigieusement passive venant du fond de la scène. Ce n’est pas dans les habitudes du groupe, certes. Mais quand on se rappelle à quel point cet élément précis a sublimé les deux prestations précédentes, on demeure circonspect.
Pour ce qui est du reste, aucune surprise. Uada s’appuie largement sur un répertoire qui s’est, mine de rien, beaucoup enrichi avec les années. Oui mais voilà. Dès le début du troisième titre, les problèmes techniques s’en mêlent et le pauvre Jake se voit dans l’impossibilité de faire retentir les cordes de sa guitare. S’ensuivent dix minutes plutôt longues durant lesquelles les techniciens se succèdent pour essayer de remédier au problème. On notera la tentative de Rob et Patrick de meubler le paysage sonore avant que l’on apporte un nouvel amplificateur pour permettre au groupe de reprendre le fil de sa prestation. On se sent alors un peu désolés pour le groupe, qui est amputé de plus de 20% de sa prestation dans le Métaphone. En effet, il finira à l’heure prévue en amont malgré ce désagrément.
Quant à la musique en elle-même, elle retentit tant bien que mal face à un public concerné malgré tout. Les passages en mid tempo ont un effet particulièrement efficace sur votre narrateur. Dans l’ensemble, on a parfois un peu de mal à percevoir les nuances dans les riffs, ce qui étonne un peu dans la mesure où Afsky semble presque avoir eu droit à un son plus lisible sur ce plan. Bien que sa prestation d’ensemble laisse une bonne impression générale, le problème technique auquel le groupe a fait face laisse probablement un petit goût amer dans la bouche des musiciens et dans celle d’une partie du public. Pas le temps de s’apitoyer sur le sujet, car les techniciens doivent préparer le terrain pour le premier gros poisson de la journée, Kampfar.
Dans une démarche purement stratégique, il me faut prendre un peu de repos si je veux me remuer dignement devant 1349 plus tard dans la soirée. Je quitte donc les abords de la scène pour me positionner de nouveau du côté des coursives. J’assiste donc avec un certain recul à la mise en place du décorum, qui demeure discret mais qui l’est infiniment moins que dans le cas des trois groupes précédents. On s’attend alors à une prestation haute en couleurs de la part des Norvégiens, et on voit juste. Dès leur arrivée sur les planches, il se dégage des musiciens une énergie qui s’apprête à secouer la salle avec un dynamisme jusque-là inconnu des spectateurs du jour.
Telle une bourrasque d’un vent de nord pas si frais que ça, Kampfar fait l’effet d’une petite bombe. Il ne faut pas bien longtemps, quelques secondes tout au plus, avant que les musiciens n’emmènent les spectateurs dans leur folle aventure. Et justement, la prestation est outrageusement rafraîchissante sur un point, la communion avec le public. C’est peu dire que le décor change. Mené par le fantasque Dolk, les musiciens faisant face à l’assemblée se démènent pour les inclure à leur prestation, ce qui fait d’emblée basculer le set dans une autre dimension. Dans un registre on ne peut plus désinhibé, Dolk fait converger tous les regards vers lui. Il fallait être là pour l’entendre saluer le Nord-Pas-de-Calais ou plaisanter sur le caractère ennuyeux de tel titre à venir.
Difficile pour autant de considérer que la prestation n’est pas prise au sérieux. Le son est parfait, la mise en scène ne l’est pas moins, et le public ne fait bientôt qu’un pour adhérer et même répondre au prêche des Norvégiens. Si le contenu de la prestation me correspond moins sur le plan purement musical, il est dur de ne pas reconnaître à Kampfar un net penchant pour le live. Une immense réussite sur tous les plans, et Uada a sans doute été bien vite oublié. Mon envie d’air frais me fait alors investir le parvis de la salle alors que le concert est toujours en cours. Je trouve refuge auprès du crépitement réconfortant d’un braséro. L’occasion m’est donnée d’avoir quelques mots pour les à-côtés que propose le Tyrant Fest, et comme d’habitude, il y a à boire et à manger.
Outre la praticité et la relative beauté du lieu — qui, rappelons-le, est tout récent —, sa configuration est toute destinée à la tenue d’un tel événement. La restauration et une partie du merchandising sont reléguées dans les bâtiments annexes, ce qui permet de ne pas surcharger le Métaphone en lui-même. Rappelons à toutes fins utiles que le 9-9 bis est un lieu multiculturel qui honore avant tout le patrimoine minier des environs, sans se priver de mettre à l’honneur quelques expositions et d’organiser tout un tas d’événements, musicaux ou non, en parallèle.
Dans le cadre du Tyrant Fest uniquement, chaque spectateur a l’occasion de participer à un certain nombre d’activités extra-musicales. Citons pêle-mêle la randonnée à la torche sur fond de contes, des conférences et discussions liées de près ou de loin au black metal, la diffusion du documentaire 118, Telemly, et même la représentation d’une pièce de théâtre par la compagnie Laisse-Moi Manger Ton Cœur. En clair, il y en avait pour tous les goûts, et bien que le spectateur lambda privilégie logiquement les concerts qui le font saliver, il est très agréable de voir l’organisation enrichir la programmation à ce point pour proposer des ouvertures artistiques aussi pertinentes.
Revenons à nos moutons. Après une pause aux allures de calme avant la tempête, je me dirige de nouveau vers la salle du Métaphone pour me trouver une place de choix avant mon propre point culminant de la soirée, la prestation tant attendue des Norvégiens de 1349. Sur scène, les techniciens sont affairés à la préparation des hostilités. On fait les branchements, on effectue les balances, on désinfecte les micros à la Poliakov, quoi de plus normal ? Actif depuis la fin des années 90, le groupe vient de sortir son huitième album longue durée, The Wolf and the King, et entend bien en vanter les mérites devant un public amassé en nombre devant la scène. La lumière décline, le brouhaha ambiant cesse. La bataille peut commencer.
Affublés des atours traditionnellement associés au black metal, les musiciens arrivent froidement face au public et entament leur prestation sur « Slaves ». Un peu déçu de n’avoir eu droit à « Riders of the Apocalypse », qui était pourtant joué en premier ces dernières semaines, mais je fais la fine bouche. On ressent bien vite ce qui dégouline de la discographie de 1349, on nous veut du mal. Et sans grand surprise, un autre constat peut être fait, les titres tirés des deux derniers albums du groupe apparaissent infiniment plus agressifs sur scène qu’ils ne le sont sur disque. L’amoureux des trois premiers albums que je suis s’est résolu à ne plus chercher leur impétuosité dans les productions récentes du groupe. Au regard de ces nouveaux paramètres, je peux au moins me dire que cet état de fait n’est pas valable sur scène. Des titres tels que « Shadow Point » et « Ash of Ages » distribuent les mandales à qui mieux mieux.
Mais on atteint un niveau de violence jusque-là inégalé avec l’interprétation de « I Am Abomination », titre phare de Hellfire, un délicieux moment de violence pur à partir duquel la fosse décide de s’agiter. Pour être honnête, je m’attendais tout de même à voir mes voisins se rentrer dans le lard dès les premiers coups de Frost sur sa batterie. Je n’ai d’ailleurs pas vu notre homme cligner des yeux une seule fois de toute la prestation, mais il n’a pas son pareil pour taper comme un sourd à un rythme infernal pour imprimer la cadence exigée par la musique de 1349. Pour ce qui est du reste, difficile de ne pas souligner le fait que le groupe fait office de pic dans la brutalité pour ce qui est de la programmation du jour. On note la présence de quelques crowdsurfers, certains spectateurs se croient visiblement devant le plus festif des groupes de folk metal.
La fin du set approche. Comme à son habitude, le groupe joue la sulfureuse « Atomic Chapel », qui — pour une raison qui m’échappe — me paraît moins léthale que ce à quoi je m’attendais. Non sans remercier le public pour le répondant dont il a fait preuve, Archaon annonce alors le dernier titre de la soirée, « Abyssos Antithesis », moment choisi par votre narrateur pour se joindre à la mêlée une bonne fois pour toutes. Un très grand moment offert par les Norvégiens pendant une heure. Je ressors les cervicales meurtries et la mâchoire en vrac, mais il est plus que convenable de profiter ainsi d’un tel groupe. Contraint par mon chauffeur du soir, je quitte les lieux — sans le moindre regret, n’étant pas du tout client de la musique d’Ihsahn — avec le sentiment d’avoir passé une soirée exquise.
Si le Tyrant Fest a pu faire naître un peu de frustration l’année dernière, on serait de très mauvaise foi à l’idée de lui adresser le moindre reproche semblable cette année. Même sans avoir assisté à la journée du samedi, on ne peut que s’incliner face au travail qui a été réalisé pour rendre ses lettres de noblesse à un événement importantissime dans la région. Pour la programmation en salle comme pour le reste, de grands remerciements doivent être transmis à l’organisation, et on n’espère qu’une chose, pouvoir remettre le couvert dans les mêmes conditions l’année prochaine !
AI-generated translation. In our articles, we constantly strive to incorporate stylistic value to make our writing more vibrant and to best honor the music we analyze, but naturally, we are only capable of such a level of writing in French. Please keep in mind that some phrases and stylistic nuances might be altered by the tool.
A year after a rather lackluster 2023 edition—due to a suboptimal lineup and likely attendance below expectations—the 2024 installment of the Tyrant Fest makes a notable comeback at the end of October. Besides the greatly improved quality of the weekend’s programming—which, of course, is a matter of personal taste—the most telling sign is the lovely « sold out » label attached to the event even before it took place. With big names such as Ihsahn, Amenra, Kampfar, and 1349, the organizers secured renowned artists and didn’t skimp on the lesser-known acts, which was missing last year. Time for the show.
Like last year—but, this time, to my great regret—I was unable to attend both days of festivities offered by the Tyrant Fest. Unsurprisingly, the few reports I’ve gathered are unanimously positive, especially regarding the stellar performance delivered by Amenra at the end of the night. As for today, the lineup is equally unmissable, and I’m particularly thrilled to finally have the chance to see 1349 on stage, a band I’ve explored with both fascination and fear since my discovery of black metal. The weather is gray and slightly rainy. I don’t think I’ve ever known the mining basin under a different sky, but so be it—how else could one imagine a festival with a strong black metal component?
Due to the unfortunate cancellation of Merrimack, a band I was eagerly awaiting, the other Frenchmen of Griffon were catapulted onto the stage of the Métaphone, originally set to perform in the Auditorium with Lunar Tombfields and Exil. Resigned, as in previous years—especially given the large crowd expected—I won’t attempt to enter that part of the venue tonight, preferring to focus on the main stage acts. Recently thrust into the spotlight after the release of their latest album, the highly successful De Republica, Griffon is about to take the stage in the mid-afternoon, in front of a surprisingly packed pit for the first show of the day.
To the sound of Agni Parthene, a Greek Orthodox hymn, the band members appear on stage, each clad in a white shirt and their faces painted. Right from the start, the performance feels strangely sharper, much more so than on the album, a credit to the musicians in a live setting. The audience is treated to the full lighting capabilities of the Métaphone, which perfectly complements the highly visual nature of Griffon’s performance. In terms of sound, there’s initially some difficulty hearing the snare drums and lead guitar from the pit’s sides. Fortunately, these minor issues are quickly resolved, allowing the band to fully showcase their potential.
On the mic, Aharon delivers a rather expressive stage presence while maintaining some distance from the audience, heightening the intensity of his words, which he sometimes delivers with clean vocals. The performance peaks when the band plays « L’Homme du Tarn, » the opening track from their latest album, a direct reference to Jean Jaurès. The set then shifts into something more captivating, with the audience more enthralled than ever. One can’t help but admire Griffon’s mastery, not surprising given their experience. Playing in the Auditorium would likely have been a bit limiting for a band that’s starting to become a serious reference in France.
A change of players and style. It’s time for the Danes of Afsky to take the stage. For me, they are the biggest question mark of the day. The band has earned a solid reputation, well-deserved, but I can’t help but wonder if their enveloping, relatively slow, and slightly emotional black metal is really suited for live performances. This time, I position myself much closer to the stage, and as is often the case in such situations, the band quickly dispels any doubts I may have had.
Very soon, Afsky establishes their own atmosphere on stage. The scene is literally drowned by smoke machines, and as expected, the band’s ultra-saturated style quickly grabs the audience’s attention. However, what I didn’t anticipate was how effortlessly these seemingly simple elements would hit their mark. Somehow, the band exudes an almost monolithic presence, aided, no doubt, by the crushing nature of their music. Even without engaging with the crowd, each musician seems entirely in control, moving just enough to enhance the overall performance without disrupting the oppressive harmony emanating from the stage. Could I even call it captivating? Either way, Afsky has the audience mesmerized.
In the end, Ole and his crew win over the crowd with a stage presence that many black metal musicians, even those familiar with live performances, could only dream of. Especially Simon, who is directly in front of me, commands all eyes. Under thunderous applause, the Danes wrap up an absolutely flawless set on all fronts. I keep my spot near the stage for the next performance, that of the Americans of Uada. In a more melodic style, the band has made a name for itself since the mid-2010s and continues to ride the success of their latest album, Crepuscula Natura, released last year. As is their usual style, the musicians take their places on stage wearing long hoods.
My first reaction is a frown—I had forgotten that Uada tends to be extremely austere live. By that, I mean they only use three or four lights, placed low behind them, disregarding the equipment available at the venue. My knowledge of lighting is next to none, but there are no moving spots or strobe lights, just a pale and incredibly passive glow coming from the back of the stage. While this is typical for the band, it feels especially jarring given how the previous two acts’ lighting had elevated their performances, leaving me puzzled.
As for the music itself, no surprises there. Uada leans heavily on a repertoire that has, over the years, grown substantially. But there’s a hitch. By the third song, technical issues rear their head, and poor Jake finds himself unable to make his guitar sound. What follows is a rather long ten-minute stretch as technicians take turns trying to resolve the problem. Rob and Patrick attempt to fill the dead air until a new amplifier is brought in, allowing the band to resume their set. You can’t help but feel for the band, who lose more than 20% of their set time at the Métaphone due to this mishap. Despite this, they finish at the originally scheduled time, to everyone’s dismay.
As for the music itself, it manages to resonate with a still-engaged audience. The mid-tempo passages in particular strike a chord with me. However, there are moments when it’s hard to discern the nuances in the riffs, which is surprising given that Afsky seemed to enjoy a clearer sound in that regard. While Uada’s overall performance leaves a generally positive impression, the technical hiccup likely leaves a bitter taste in the mouths of both the musicians and part of the audience. No time to dwell on it, though—the technicians need to prepare the stage for the day’s first big headliner, Kampfar.
Strategically, I need to take a break if I want to properly enjoy 1349 later in the evening. I move away from the stage to take a seat near the side corridors. From a distance, I watch as Kampfar’s setup unfolds, less understated than the previous three bands but still relatively simple. The expectation of a high-energy show from the Norwegians is palpable—and they deliver. The moment they hit the stage, there’s an energy that promises to shake the room like never before.
Like a gust of wind from the chilly north, Kampfar hits like a small bomb. It takes mere seconds for the musicians to sweep the audience into their wild ride. What stands out immediately is the incredible connection they forge with the crowd. The change in atmosphere is unmistakable. Led by the eccentric Dolk, the musicians face the audience, working hard to include them in the performance, instantly elevating the set to another level. In an uninhibited style, Dolk commands everyone’s attention. You had to be there to hear him greet the Nord-Pas-de-Calais or joke about the tediousness of an upcoming track.
Yet, there’s no mistaking the seriousness of the performance. The sound is perfect, the staging impeccable, and soon, the crowd is fully immersed, responding to the Norwegians’ sermon. While the musical content is less to my personal taste, it’s hard to deny Kampfar’s clear talent for live shows. A huge success on all fronts, and Uada is quickly forgotten. Needing some fresh air, I head outside, seeking refuge by the comforting crackle of a brazier. This gives me a chance to reflect on the extras offered by the Tyrant Fest, and as usual, there’s plenty.
Besides the practicality and relative beauty of the venue—still quite new—the layout is ideal for such an event. Food and some merchandise are housed in adjacent buildings, keeping the Métaphone itself from becoming too crowded. It’s worth noting that the 9-9 bis is a multicultural space that primarily honors the region’s mining heritage, while also hosting a variety of events, musical and otherwise.
At the Tyrant Fest specifically, every attendee has the opportunity to participate in a number of extra-musical activities. These include torchlit walks accompanied by storytelling, conferences and discussions related to black metal, the screening of the documentary 118, Telemly, and even a play by the company Laisse-Moi Manger Ton Cœur. In short, there’s something for everyone. While the average attendee will logically prioritize the concerts, it’s great to see the organizers enrich the programming with such relevant artistic offerings.
Back to the matter at hand. After a break that felt like the calm before the storm, I head back to the Métaphone hall to find a prime spot before my personal highlight of the evening: the highly anticipated performance by the Norwegians of 1349. On stage, the technicians are busy preparing for the upcoming hostilities. Connections are being made, sound checks are performed, and microphones are being disinfected with Poliakov, what could be more normal? Active since the late ’90s, the band has just released its eighth full-length album, The Wolf and the King, and is eager to showcase its merits in front of a sizable crowd gathered before the stage. The lights dim, the surrounding chatter dies down. The battle can begin.
Donning the traditional attire associated with black metal, the musicians arrive coldly before the audience and start their set with « Slaves. » I’m a bit disappointed not to hear « Riders of the Apocalypse, » which has been their opener in recent weeks, but I’m nitpicking. You quickly feel what seeps from 1349’s discography: they mean us harm. And unsurprisingly, another observation can be made: the tracks from the band’s last two albums are infinitely more aggressive live than on record. As a fan of the first three albums, I’ve come to accept that their raw energy is no longer present in the group’s recent productions. Considering these new parameters, at least I can say that this isn’t the case live. Songs like « Shadow Point » and « Ash of Ages » deal out punches left and right.
But the violence reaches an unprecedented level with the performance of « I Am Abomination, » the flagship track from Hellfire, a delightful moment of pure violence that finally gets the pit moving. To be honest, I expected my neighbors to start bashing into each other as soon as Frost hit his drums. Speaking of which, I didn’t see the man blink even once throughout the show, and he’s unmatched in pounding away relentlessly at the infernal pace required by 1349’s music. As for the rest, it’s hard not to point out that the band represents the pinnacle of brutality in today’s lineup. We even see a few crowd surfers, with some spectators seemingly mistaking the event for the most festive of folk metal shows.
The set nears its end. As usual, the band plays the fiery « Atomic Chapel, » which—for reasons unknown to me—seems less lethal than I expected. After thanking the crowd for their energetic response, Archaon announces the final track of the evening, « Abyssos Antithesis, » a moment chosen by your narrator to join the fray once and for all. A great moment offered by the Norwegians for a solid hour. I leave with sore neck muscles and a stiff jaw, but it’s well worth it to experience a band like this. Forced to leave by my driver for the night, I exit the venue—without a hint of regret, as I’m not a fan of Ihsahn’s music—feeling like I’ve had an exquisite evening.
If last year’s Tyrant Fest caused some frustration, it would be utterly disingenuous to level any similar complaints this year. Even without having attended the Saturday, one can only bow down to the effort made to restore the event’s prestige as a crucial one for the region. From the indoor lineup to everything else, great thanks are owed to the organizers, and we can only hope for the chance to enjoy it again under the same conditions next year!