- Cerbère Coryphée, Garmonbozia
- The Black Lab, Wasquehal
- 11 octobre 2024
De tous les événements automnaux ayant lieu au Black Lab de Wasquehal, ce concert avait particulièrement de quoi séduire, et le public semble avoir répondu présent. Une affiche fort alléchante, quoi qu’un brin hétéroclite, voici ce que l’organisation, représentée par Cerbère Coryphée et Garmonbozia, avait concocté pour l’occasion. Seth, Borknagar et Rotting Christ, trois groupes plus ou moins proches du registre black metal — mais surtout, reconnus sur la scène internationale — dans une salle telle que le Black Lab, c’est une opportunité à ne pas manquer. Et la soirée a bien évidemment répondu à toutes les attentes.
Votre narrateur l’admet, il a mal calculé son coup. En arrivant sur les lieux un tout petit quart d’heure avant le début des hostilités, le risque encouru lui a joué un bien vilain tour. En effet, mon entrée dans la salle s’effectue environ 2 minutes avant l’heure annoncée de l’arrivée de Seth sur scène, qui semble alors si pressé de jouer que résonnent déjà les premières rafales de son black metal mélodique notablement adapté aux prestations scéniques. Si ma position au fond de la salle ne me permet pas de suivre la représentation dans les meilleures conditions — j’ai mal calculé mon coup, vous dis-je —, il faudrait être proprement sourd et aveugle pour ne pas constater que les Français sont un peu plus qu’une simple première partie.
Si le public est aussi massivement amassé aux abords de la scène, c’est pour une bonne raison. Depuis son retour sur le devant de la scène — à l’occasion de la réédition des Blessures de l’âme en 2019 —, Seth a acquis un statut de premier ordre. Et la sortie de l’excellent La Morsure du Christ en 2021 n’a fait qu’entériner ce nouvel état de fait. C’est d’ailleurs cet album qui alimente le plus la setlist du soir, et non le dernier né, La France des maudits, malheureusement un petit cran en dessous de son prédécesseur. On entend, pêle-mêle, « Métal noir », « La Morsure du Christ », « Hymne au vampire (Acte III) », autrement dit des titres dévastateurs qui n’ont qu’à prendre le public par la main.
Difficile d’avoir un visuel fiable sur les planches, mais la configuration du moment force les musiciens à être moins créatifs qu’à l’accoutumée quant à la mise en scène, elle qui est habituellement très travaillée. Après avoir chaleureusement rendu hommage à Borknagar et Rotting Christ, les membres du groupe jouent d’ailleurs leur dernier titre du soir, une grosse demi-heure après avoir entamé les hostilités. Ça passe très, très vite. Il est un peu déstabilisant de voir un tel groupe bénéficier de si peu de temps sur scène, mais réjouissons-nous plutôt d’avoir eu droit à une première partie aussi fédératrice, qui a fait bien mieux que chauffer la salle. Un grand Seth pour ouvrir les débats.
Aussitôt cette première prestation terminée, je rejoins tant bien que mal ma compagnie du soir aux abords de la scène. Ma soirée est sauvée. La salle affiche complet, et ça se ressent ! Place à Borknagar, qui a fêté cet été ses 30 ans. Bien qu’évoluant dans un registre différent des autres grands noms de la scène black metal norvégienne, le groupe jouit d’une réputation parfaitement méritée. Il présente ce soir son dernier album, sobrement intitulé Fall et sorti en février dernier chez Century Media. Le quintette arrive bientôt sur scène, le centre de cette dernière étant occupé par les voix puissantes et veloutées de Lars Nedland et d’ICS Vortex.
On passe alors d’une atmosphère plutôt enjouée à quelque chose d’infiniment plus contemplatif au sein du Black Lab. Le set est entamé sur la très belle « Voices » et met Lars Nedland au centre des débats pendant quelques instants, au cœur d’un moment suspendu dans le temps qui captive l’assemblée. Les chants clairs, qui seront légion durant le temps que la formation norvégienne passera sur scène, rendent le set très aérien et le public ne boude pas son plaisir. Côté son, ça manque un peu de régularité. On entend d’abord beaucoup les chants, puis un peu moins. Vers le milieu du set, c’est la guitare lead de Jostein Thomassen qui semble être reléguée au second plan. Rien de très sérieux toutefois, en tout cas rien qui ne vienne entamer la noble mission dont sont investis les Norvégiens ce soir : transporter le public.
On gardera en tête les nombreux moment touchants que les Norvégiens nous offrent actuellement, l’interprétation de la magnifique « Up North » en tête. Légère et vaporeuse, intimiste mais très impressionnante, la prestation de Borknagar brille par sa sincérité et le public est proprement touché par ce qu’elle dégage. Principalement marqué par l’interprétation de titres récents, le set met tout le monde d’accord et vient vanter les mérites d’un groupe qui, sans faire partie des plus marquants de sa scène nationale, ne se trouve pas loin de ses cadors pour autant.
Une fois nos cinq artistes sortis de scène, les techniciens s’attèlent à mettre en place le matériel nécessaire à la bonne tenue de la tête d’affiche du soir, Rotting Christ. Après une préparation absolument interminable, les Grecs investissent enfin les planches sous les acclamations d’un public plus que jamais massé aux abords de la scène. C’est au son de la très nerveuse « Aealo » que les choses sérieuses commencent, et la fosse n’attend pas plus de quinze secondes pour s’agiter. Dès que les premiers riffs retentissent, ça se tance d’abord joyeusement, puis de façon plus énergique. Si Seth et Borknagar ont mis le public dans leur poche, ce dernier se déchaîne autrement devant Rotting Christ.
Je n’ai jamais été client de la musique de Rotting Christ, mais je me dois bien d’admettre que le groupe a tissé à travers les âges un style parfaitement adapté à la scène. Outre Themis derrière les fûts, Sakis, Kostas et Kostis ont un jeu particulièrement communicatif et dégagent une aura qui n’a aucun mal à contaminer tous ceux qui se trouvent dans la salle en ce moment précis. Le son est de qualité, le show est survolté, l’agitation devant la scène permet à votre narrateur de faire monter son cardio… Je reconnais là une prestation aboutie.
Fin de soirée. On en aura pris plein la vue ! L’affiche était déjà très bonne sur le papier, elle a finalement tenu toutes ses promesses sous sourciller. Dans un Black Lab ravi et plein à craquer, ce sont trois groupes maîtres de leur art qui ont fait parler les décibels.
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Among all the autumn events taking place at the Black Lab in Wasquehal, this concert is particularly enticing, and the crowd seems to have responded well. A very appealing lineup, albeit a bit eclectic, is what the organizers, represented by Cerbère Coryphée and Garmonbozia, had put together for the occasion. Seth, Borknagar, and Rotting Christ, three bands more or less close to the black metal genre — but more importantly, internationally recognized — in a venue like the Black Lab, is an opportunity not to be missed. And the evening, of course, meets all expectations.
Your narrator admits it, he miscalculated. Arriving at the venue just a mere 15 minutes before the start of the show, the risk taken backfires. Indeed, I enter the venue about 2 minutes before Seth is scheduled to hit the stage, and they seem so eager to play that the first bursts of their melodic black metal, perfectly suited for live performances, are already echoing. My position at the back of the room doesn’t allow me to fully experience the performance — as I said, I miscalculated — but you’d have to be both deaf and blind not to notice that the French band is more than just a simple opening act.
The crowd gathers so massively near the stage for a good reason. Since their return to the scene — with the 2019 re-release of Les Blessures de l’âme — Seth has gained a prominent status. And the release of the excellent La Morsure du Christ in 2021 only cements this newfound stature. This album, in fact, dominates the setlist, rather than their latest release, La France des maudits, which unfortunately falls a bit short compared to its predecessor. We hear, among others, « Métal noir », « La Morsure du Christ », « Hymne au vampire (Acte III) » — devastating tracks that easily sweep the crowd along.
It is hard to get a clear view of the stage, but the setup forces the musicians to be less creative than usual in terms of stagecraft, which is typically more elaborate. After warmly paying tribute to Borknagar and Rotting Christ, the band plays their final song of the evening, about half an hour after starting. It goes by very, very fast. It’s a bit disconcerting to see such a band get so little stage time, but let’s rejoice that we have such a unifying opening act that does far more than just warm up the crowd. A great Seth to kick things off.
As soon as this first set ends, I manage to join my group for the evening near the stage. My night is saved. The venue is packed, and you can feel it! Next up is Borknagar, who celebrated their 30th anniversary this summer. Although operating in a slightly different sphere from other big names in the Norwegian black metal scene, the band enjoys a well-deserved reputation. Tonight, they present their latest album, simply titled Fall, released last February via Century Media. The quintet soon takes the stage, with the powerful, velvety voices of Lars Nedland and ICS Vortex at the forefront.
The atmosphere shifts from upbeat to something infinitely more contemplative within the Black Lab. The set opens with the beautiful « Voices », giving Lars Nedland center stage for a few moments, during a time-suspended moment that captivates the audience. The clean vocals, which are prominent throughout the band’s time on stage, give the set an airy feel, and the crowd doesn’t hold back their enjoyment. On the sound side, it lacks a bit of consistency. At first, the vocals are too loud, then a bit softer. Mid-set, Jostein Thomassen’s lead guitar seems to fade into the background. Nothing too serious, though, and certainly nothing that detracts from the noble mission the Norwegians have taken on: to transport the audience.
What will stick in our minds are the many touching moments the Norwegians offer, with the magnificent « Up North » leading the way. Light and ethereal, intimate yet very impressive, Borknagar’s performance shines through its sincerity, and the crowd is genuinely moved by it. The set, primarily featuring recent tracks, wins everyone over and highlights the virtues of a band that, while not the most iconic of their national scene, certainly stands close to its leading lights.
Once the five musicians leave the stage, the technicians set to work preparing for the headliner of the evening, Rotting Christ. After what feels like an absolutely endless preparation, the Greeks finally take the stage to the cheers of a crowd even more densely packed at the front. The serious business kicks off with the frantic « Aealo », and the pit doesn’t take more than 15 seconds to start moving. As soon as the first riffs ring out, the energy begins to rise, first joyfully, then more intensely. While Seth and Borknagar have the crowd in their grasp, the audience unleashes a different level of excitement for Rotting Christ.
I’ve never been a fan of Rotting Christ’s music, but I have to admit that their style is perfectly suited for live performances. Besides Themis behind the drums, Sakis, Kostas, and Kostis have an incredibly communicative presence and exude an aura that effortlessly spreads to everyone in the venue. The sound is on point, the show is electrifying, and the energy near the stage gives your narrator quite a cardio workout… I have to acknowledge a job well done.
End of the night. We’ve had a visual feast! The lineup looks great on paper, and it fully delivers without a hitch. In a packed and delighted Black Lab, three masters of their craft turn up the volume and give us one unforgettable evening.