- États-Unis
- Dungeon Synth / Folk Ambient
- Out of Season
- 15 novembre 2024
Il fut un temps, la fin de l’année était systématiquement synonyme de l’éternel retour d’un projet que chaque adepte de dungeon synth connaît bien. Entre 2016 et 2019, Fief a fait des premiers vents froids le décor propice au dévoilement de chacun de ses nouveaux albums. Chacun y était habitué, un peu trop peut-être, si bien que le silence du projet a laissé place à un petit vide exploité par Out of Season pour continuer à produire la musique du projet. Cinq ans plus tard, et alors que certains signes laissaient effectivement naître un espoir quant au retour de l’artiste américain, Fief refait surface avec VI.
La sortie d’un album de Fief est toujours un petit événement, et bien que le projet soit l’un des fers de lance de la maison Out of Season, j’ai toujours apprécié la discrétion de notre artiste, alors même qu’il pourrait se targuer — de façon fort légitime — d’être l’une des icônes de la communauté. Pour en revenir à sa discographie récente, j’avais été déçu par IV, moins enthousiasmant que ses trois prédécesseurs, alors que V m’avait semblé être un retour au sources absolument touchant de sincérité. Hourra ! Fief est de retour parmi nous ! Mais en cinq ans, y a-t-il à craindre quant à l’évolution de son style ?
À cette question, on peut au moins répondre par l’affirmative, on était effectivement en droit d’avoir peur de devoir emprunter un virage complètement étranger à l’univers musical de l’artiste. Le premier titre de cet album, « Stained Glass Visions », suffit amplement à rassurer les inquiets. Malgré une introduction qui tire un peu en longueur — comme pour se faire désirer encore un peu plus longtemps, le coquin —, les mélodies polyphoniques sont de retour, plus accrocheuses que jamais, et toujours soutenues par ces rythmiques douces et sautillantes dont Fief a le secret, pour le plus grand bonheur des amoureux du style de l’artiste américain.
Ce qui se dégage de la première écoute de VI, c’est au moins ceci, on est ici en terrain conquis. De la part d’un projet au style aussi suave et rassurant, c’est déjà une très grande victoire. Ce pourrait être péjoratif à l’attention de n’importe quel autre artiste, mais pas dans le cas de Fief. Rien ne dépasse, tout est équilibré et homogène, on pénètre dans un univers où tout est propre, fleuri, lumineux. C’est aussi pour ce sens exquis de l’harmonie que l’on apprécie le projet américain, et pour le profond dépaysement qui accompagne chaque écoute. Même lorsqu’il semble s’aventurer sur des sentiers moins éclairés — « In the Glass of the Wizard » en témoigne sur ce nouvel album — Fief se montre toujours particulièrement enchanteur et disposé à faire voyager son auditoire sans le secouer.
C’est peut-être aussi à ce titre que le projet prend parfois ses distances avec le dungeon synth stricto sensu, et je ne compte plus mes compères de digressions donjoniques qui n’apprécient pas plus que ça le style folk à outrance de notre artiste. Pour prendre un exemple tiré de VI, il est vrai qu’un titre tel que « The Knight of the Elves Blows His Horn » s’enrichit d’ajouts orchestraux qui n’ont que peu à voir avec l’espèce de naïveté timide qui faisait toute la beauté des trois premiers albums de Fief. Qu’à cela ne tienne. Quand bien même Fief ne ferait pas vibrer tout le château à l’aide de sonorités rampantes à en faire trembler un Baddoar, ses talents de mélodistes en font un artiste destiné à la pratique du dungeon synth, fût-il plus éclatant que les autres.
Que dire de plus ? Fief revient parmi les siens après cinq ans d’absence et il semble presque à ses compagnons que la séparation n’a duré que quelques semaines. Ayons un mot pour le point culminant de cet album, le titre « Festival of the Whirling Blades », qui rappelle, par ses caractéristiques captivantes et entêtantes, l’excellent album III, sans doute le meilleur du projet à ce jour. Seule véritable ombre au tableau, la pochette choisie pour illustrer ce nouvel album. Si le trait est indéniablement de grande qualité, pourquoi diable avoir choisi du monochrome ? Les pochettes de Fief ont toujours été riches en couleurs, et chacun a encore en tête l’artwork magnifique ayant mis l’album V en valeur. Un choix aussi inexplicable que décevant…
Fief signe un retour remarquable et remarqué. Sans avoir fait évoluer son style d’un iota — c’eût été malheureux, on en conviendra —, l’artiste américain dévoile un album inattendu qui ne manquera pas de faire son effet au sein de la communauté dungeon synth. Soyez rassuré, tout comme en 2017 ou 2019, la fin de l’automne s’accompagne de la musique d’un artiste au pouvoir de dépaysement incomparable. Difficile de dire si Fief est de retour pour de bon et sur la durée, mais il a au moins délivré un cadeau de grande qualité avec ce sixième album, qui résonnera dans nombre de masures au cours de l’hiver.
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It once was a tradition: the end of the year would inevitably herald the return of a project every dungeon synth enthusiast knows well. Between 2016 and 2019, Fief turned the first cold winds into the perfect backdrop for unveiling its new albums. Everyone grew accustomed to it—perhaps too much so—which made the project’s silence leave a small void, shrewdly filled by Out of Season, that kept producing the project’s music. Five years later, as faint hints began sparking hopes of the American artist’s return, Fief resurfaces with VI.
The release of a Fief album is always an event. Although the project stands as one of Out of Season’s flagship names, I’ve always appreciated the artist’s modesty, despite having every right to proudly claim their place as an icon within the community. As for the recent discography, IV had left me disappointed—less enthralling than its three predecessors—while V felt like a heartwarmingly sincere return to roots. Hooray! Fief is back among us! But after five years, should we fear any changes to their style?
To this question, the answer is at least partially yes. It was fair to worry about a potential pivot away from the artist’s musical universe. Yet the opening track of this album, “Stained Glass Visions,” swiftly eases those fears. Despite an intro that lingers—teasingly, as if to heighten the anticipation—the polyphonic melodies make a triumphant return, more captivating than ever. They’re accompanied by the gentle, bouncy rhythms that are quintessentially Fief, much to the delight of fans of the American artist’s style.
What emerges from a first listen to VI is at least this: we’re on familiar ground here. For a project with such a soothing and polished sound, this is already a major triumph. While this might sound like a critique for other artists, it’s not the case for Fief. Everything fits, perfectly balanced and harmonious. We enter a universe that is pristine, blooming, and bright. It’s this exquisite sense of harmony that endears the American project to listeners, offering a profound sense of escape with every track. Even when venturing into darker paths—such as “In the Glass of the Wizard” on this album—Fief remains enchantingly immersive, always guiding listeners on a journey without jolting them.
Perhaps this is why Fief sometimes strays from strict dungeon synth conventions. I’ve lost count of my fellow dungeon synth enthusiasts who aren’t particularly fond of the artist’s overtly folk-oriented style. Take, for instance, a track like “The Knight of the Elves Blows His Horn” from VI. Its orchestral flourishes bear little resemblance to the timid, almost naive charm that characterized Fief’s first three albums. No matter. Even if Fief doesn’t shake the castle walls with creeping, ominous tones that could startle a Baddoar, the artist’s melodic gifts cement their place in dungeon synth, no matter how radiant their style may be.
What more is there to say? Fief has returned after five years, and it feels to its audience as though the absence lasted mere weeks. A word must be said for the album’s highlight, “Festival of the Whirling Blades”. With its captivating, earworm qualities, it harks back to the excellent III, arguably the project’s best album to date. The only real blemish here is the choice of cover art for this new release. While the drawing is undoubtedly skillful, why on earth opt for monochrome? Fief’s album covers have always been vibrant, and the stunning artwork that adorned V remains vivid in everyone’s memory. A choice as inexplicable as it is disappointing…
Fief marks a remarkable and much-awaited return. Without altering their style one bit—which would’ve been unfortunate, let’s agree—the American artist delivers a surprise album that will undoubtedly make waves in the dungeon synth community. Rest assured, just as in 2017 or 2019, late autumn brings the music of an artist with unparalleled transportive power. Whether Fief is back for good remains uncertain, but they’ve at least gifted us a superb sixth album, sure to echo through many homes this winter.