- Allemagne
- Black Metal
- Iron Bonehead Productions
- 31 janvier 2025
Amateurs de bon goût, ce fut un plaisir, mais il est temps de quitter la pièce. Les fins suiveurs de la scène black metal à relents grindcore des années 90 n’ont probablement pas dû en croire leurs yeux, en début d’année, en voyant les morts revenir à la vie. Trente ans après la sortie de Painstreaks, son unique — mais culte — album longue durée, Naked Whipper a signé au mois de janvier un retour particulièrement remarqué. Mis à l’honneur par l’estimable écurie d’Iron Bonehead Productions, les Allemands récidivent donc avec la sortie de Chapel Defilement, qui ne rompt pas le moins du monde avec la sauvagerie dont pouvait se targuer son aïeul.
En premier lieu, les yeux attentifs auront reconnu sans mal l’artiste à l’origine de la pochette de ce nouvel album. Il s’agit évidemment de Chris Moyen, dont le trait est si reconnaissable, et dont les tropes siéent particulièrement aux thématiques sur lesquelles s’appuie Naked Whipper. Le groupe vient également épaissir l’impression prégnante selon laquelle Chapel Defilement se fait l’écho de Painstreaks. En effet, le graphiste français était déjà à la baguette pour illustrer le premier album des Allemands. Quant à la musique, est-il nécessaire de faire les présentations ? Naked Whipper n’est pas la formation la plus subtile des environs, et son black metal teinté d’éléments death metal et grindcore est taillé pour l’efficacité la plus limpide. Malgré tout, essayons de décrypter.
Sans grande surprise, en trente ans, Naked Whipper a eu tout le loisir de soigner sa production. Le son est bien plus propre sur Chapel Defilement. En laissant derrière eux cet espèce de filtre étouffant les instrumentations, les Allemands laissent à leurs adeptes le loisir d’apprécier ce qui fait la force de ce nouvel album : les riffs tranchants, la rythmique sèche et rapide, et surtout, des chants d’outre-tombe qui sont étonnamment complémentaires de l’ensemble. Ce dernier point est d’autant plus notable que Painstreaks semblait mal fini à ce sujet. Non seulement la musique paraissait muselée, mais elle souffrait également de sa position en arrière-plan — vis-à-vis des chants — dans le paysage sonore de l’album. Sur Chapel Defilement, on sent bien que la chose est traitée avec plus de recul et de maturité. Les chants sont bien incorporés aux instrumentations, ce qui rend l’ensemble remarquable par sa virilité et son énergie.
Outre ces considérations techniques, on se doit bien d’avouer ne pas être face à l’album le plus fouillé de l’année. Bien que plus propres dans leurs globalité, les titres souffrent d’un manque criant de variété. Ça démarre, ça gratte fort sur la guitare, ça tape fort sur la batterie, ça crie fort dans le micro. Bref, ça tabasse à peu de frais, et c’est précisément pour cette raison que l’on écoute Naked Whipper et les groupes qui évoluent dans le même registre. De cet album abrutissant au possible — pour peu qu’on l’écoute à tue-tête — émane tout de même une forme d’exutoire musical qui parle beaucoup aux amateurs de grindcore et de war metal. Éperdument rustre et balourd, Naked Whipper joue la carte du blasphème crétin de bon gré pour illustrer sa musique instinctive et animale au possible. Mais ça marche du tonnerre, et on en redemande volontiers.
Les vapeurs suffocantes de l’été plongent chacun dans une forme de torpeur assez peu propice à l’intellection. Dans ces conditions, il devient vital de se nourrir, au moins en partie, de ce qui se fait de plus immédiat. Naked Whipper sait parfaitement comment vous servir. Si la sortie de Chapel Defilement vous avait échappée au mois de janvier, n’ayez crainte. Vous pouvez désormais jouir d’un contexte absolument adapté à son message bestial et dégradant. Les Allemands cognent comme des sourds sans s’embarrasser l’esprit le moins du monde, mais que c’est bon.
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Connoisseurs of fine taste, it’s been a pleasure — but it’s time to leave the room. Die-hard followers of the ‘90s black metal scene with grindcore overtones probably couldn’t believe their eyes earlier this year when the dead came back to life. Thirty years after the release of Painstreaks, their one and only — but cult — full-length album, Naked Whipper made a highly anticipated comeback in January. Brought back into the spotlight by the ever-reliable Iron Bonehead Productions, the German band returns with Chapel Defilement, which doesn’t stray one bit from the savagery that defined its predecessor.
First things first — the attentive will have had no trouble recognizing the hand behind the album cover. It is, of course, Chris Moyen, whose distinctive style and symbolic arsenal fit perfectly with the themes Naked Whipper taps into. His involvement further deepens the sense that Chapel Defilement is consciously echoing Painstreaks. In fact, the French illustrator was already behind the artwork of the band’s debut. As for the music — do we even need introductions? Naked Whipper has never been about subtlety. Their blend of black metal with death metal and grindcore is tailored for maximum blunt-force impact. Still, let’s try to break it down.
Unsurprisingly, thirty years have given Naked Whipper the opportunity to refine their production. Chapel Defilement sounds much cleaner than its predecessor. Gone is the muffled, asphyxiating layer that once drowned the instrumentation. Instead, listeners are treated to the sharpened strengths of the new album: cutting riffs, tight and rapid drumming, and most notably, cavernous vocals that complement the rest surprisingly well. This last point is worth highlighting, especially since Painstreaks seemed unfinished in this respect. The music not only felt stifled, but also oddly buried beneath the vocals in the mix. On Chapel Defilement, everything feels more deliberate and mature. The vocals are now seamlessly woven into the instrumentation, resulting in a whole that exudes raw power and masculine energy.
Beyond these technical observations, we have to admit: this isn’t the most nuanced release of the year. Though cleaner in production, the tracks suffer from a glaring lack of variety. It starts, the guitar grinds hard, the drums hit harder, and the vocals roar loud. In short: it pummels with little subtlety — and that’s exactly why we listen to Naked Whipper and bands in this vein. For all its brain-numbing intensity — especially when played at full blast — the album offers a kind of musical catharsis that speaks volumes to fans of grindcore and war metal. Endlessly crude and lumbering, Naked Whipper plays the card of gleeful, idiotic blasphemy to express their most primal, instinctive urges. And it works like a charm — we can’t help but want more.
The suffocating haze of summer plunges everyone into a kind of torpor, not particularly conducive to deep thinking. In such conditions, it becomes essential to feed — at least in part — on the most immediate music out there. Naked Whipper knows exactly how to serve it. If Chapel Defilement passed under your radar back in January, fear not. You now have the perfect context to bask in its beastly, degrading message. The Germans strike with brutal force, without bothering the brain in the slightest — and it feels so good.