Deiphage – Nuclear Cavalry

by Secluded Copyist

Alors que ces derniers jours ont fort justement été consacrés au dungeon synth, il convient de ne pas perdre de vue ce qui a pu voir le jour sur l’autre rive. En matière de black metal, les sorties sont toujours légion et il convient de faire régulièrement le tri. De ce tri s’est dégagé la toute première sortie d’une formation californienne nommée Deiphage, dont l’État d’origine se trouve a priori fort étranger aux considération hyper martiales du war metal, registre dans lequel elle a choisi d’évoluer. Il ne sert à rien de demander la lune aux groupes empruntant ce sentier. Nuclear Cavalry tabasse, et c’est bien là tout ce qui compte.

Avec moins de vingt minutes de musique, on imagine que l’ensemble va être particulièrement condensé. Après une brève introduction qui prend la forme d’une espèce de field recording en plein milieu d’une bataille où règnent cris et détonations, c’est le titre éponyme qui hurle sa rage en premier. Soutenues par une batterie très énergique, les guitares hurlent des riffs rapides et très accrocheurs. Situés un peu en arrière-plan, les chants typés death metal viennent parachever cette ambiance hautement malsaine dont on craint l’aura d’un bout à l’autre de Nuclear Cavalry. Outre l’introduction, c’est chacun des titres de cet EP qui contribuent à l’effort général.

Malgré certains titres dont les riffs sont un poil moins inspirés, « Warmoon Rising » en tête, on peut se féliciter d’avoir sous la main quelque chose de dévastateur. Le duo formé par les titres « Nuclear Cavalry » et « Bestial Triumph » brille par ses changements de rythme et par la hargne qui se dégage de chacun de ses passages. Mention spéciale à la rupture présente sur « Bestial Triumph », qui fait naître des pulsions violentes inavouables. Dommage qu’elle n’apparaisse qu’une seule fois sur le titre.

Pour ce qui est du reste, on se trouve face à un album de war metal, il serait donc malvenu de surinterpréter son contenu. C’est primaire, instinctif. C’est également débile et bas-du-front. En somme, pile ce que l’on s’attend à trouver dès lors que l’on se penche sur une telle sortie. Le contenu de Nuclear Cavalry est inégal, certes – sa partie centrale est un peu en deçà de son début et de sa fin –, mais cela ne doit pas occulter la pureté des moments d’extase violente dont il se rend capable.

Deiphage fait une arrivée remarquée et remarquable sur la petite scène war metal. Parfaitement au fait des ingrédients nécessaires à la bonne réalisation d’un EP sulfureux, le quatuor s’est fait le géniteur d’une première sortie très prometteuse. Quel dommage qu’elle n’ait pas eu droit à une édition physique plus importante en termes de nombre de copies. Quoi qu’il en soit, voici un groupe qui semble avoir des choses à dire et qu’il faudra, je l’espère, suivre de près dans les années à venir.

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