- France
- Dungeon Synth
- Indépendant
- 26 octobre 2025
Dans le vaste microcosme que représente la scène dungeon synth française, tous les registres et toutes les déclinaisons semblent désormais avoir leurs représentants. Pour ce qui est de la veine médiévalisante, la richesse du répertoire français force le respect depuis un moment, surtout depuis d’un certain Baddoar a souhaité mettre son affection pour les sonorités électroniques au service d’ambiances chevaleresques parfaitement réussies. Aujourd’hui, changeons à nouveau de décor pour nous intéresser à Hardi les Preux, un nouveau venu qui ne manque pas de talent. Un de plus ! Et sa Danse aux carmusses ne manquera pas de vous faire gambiller.
Derrière ce titre énigmatique — « carmusse » fait référence à une couleur rouge sombre, il partage la même étymologie que carmin et cramoisi — se trouve un petit album dont le format modeste ne doit pas abuser son auditoire sur la richesse de son contenu. Avec Hardi les Preux — dont la tête pensante est nommée Hardi Lépreux, vous suivez ? —, la recette est simple : il s’agit de s’appuyer sur des instrumentations légères et cristallines pour donner naissances à des mélodies médiévales parfaitement enthousiasmantes. Le dungeon synth est ici bien représenté par l’initiative de l’artiste de s’appuyer sur des sonorités dont on identifie assez facilement le caractère électronique, ce qui contraste d’emblée avec les projets auxquels on reproche parfois l’usage trop large des sonorités orchestrales.
Quant aux considérations techniques, on va s’arrêter là pour entrer dans le vif du sujet : Danse aux carmusses est une sacrée pépite. Malgré mon affection pour le dungeon synth rampant, je ne rechigne jamais à dodeliner au son d’une sarabande bien troussée, et Hardi les Preux sait parler au danseur qui est (bien) caché en moi. Dès le premier titre, nommé de la même façon que l’album qu’il introduit, on met les pieds dans le plat. Que ce soit en termes de rythme ou de mélodie, « Danse aux carmusses » coche absolument toutes les cases. Bien que l’album dans son entièreté soit incontournable, ce titre en particulier m’obsède littéralement, de la même façon que « Aube pourpre aux Millesarbres » de Menestroll en son temps, et pour les mêmes raisons. Il y a quelque chose de curieusement entêtant chez les meilleurs mélodistes, et Hardi les Preux en fait assurément partie.
Pour le reste, on sent l’artiste sincère dans sa démarche de composition. Bien que festif, le climat général n’en est pas moins touchant et aérien. On notera par ailleurs la dimension très personnelle revêtue par « Le temps occit, la mémoire préserve », vraisemblablement dédié à la disparition d’un proche. On a envie d’entretenir une certaine proximité avec Hardi Lépreux, comme par volonté de mieux cerner les tableaux médiévaux colorés qui défilent devant ses yeux au moment où ses doigts parcourent le clavier. Du reste, on fait assez vite le tour de Danse aux carmusses, qui offre un gros quart d’heure de musique. L’artiste a jugé bon de souligner que « Festoirie au castel » n’était pas une composition originale, ce qui n’est pas sans rappeler la démarche de Deaf Knight, autre projet français. On est presque tenté d’affirmer qu’il s’agit du titre le plus neutre de l’album, ce qui en dit long sur le travail accompli.
Pour sa première sortie, Hardi les Preux laisse à voir un sens de mélodie absolument admirable, et une propension à rendre compte des atmosphères festives du Moyen Âge de la plus belle des façons. Danse aux carmusses est un petit bijou qui mériterait amplement une petite sortie au format physique, on espère qu’un label saura lui rendre hommage en ce sens. En attendant, on a au moins le loisir de s’abreuver d’un petit album rempli de joyeusetés dansantes.
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Within the vast microcosm of the French dungeon synth scene, every register and sub-style now seems to have found its representatives. When it comes to the medieval strain, the richness of the French repertoire has long commanded respect — especially since a certain Baddoar decided to channel his fondness for electronic textures into brilliantly chivalric atmospheres. Today, let’s change scenery once more and turn our attention to Hardi les Preux, a newcomer who certainly doesn’t lack talent. Another one! And his Danse aux carmusses will have you tapping your feet in no time.
Behind this enigmatic title — “carmusse” refers to a dark red hue, sharing its etymology with carmine and crimson — lies a small album whose modest format belies the richness of its content. With Hardi les Preux — the mind behind it calling himself Hardi Lépreux, follow along now — the recipe is simple: light, crystalline instrumentation gives birth to irresistibly medieval melodies. The dungeon synth side is fully present here, thanks to the artist’s deliberate use of clearly electronic tones — a welcome contrast with projects sometimes criticized for leaning too heavily on orchestral sounds.
As for the technical considerations, let’s stop there and get to the point: Danse aux carmusses is a real gem. Despite my affection for the more creeping, atmospheric side of dungeon synth, I never shy away from nodding along to a well-crafted sarabande — and Hardi les Preux certainly speaks to the dancer well hidden within me. From the very first track, which shares its name with the album it introduces, we dive right in. In both rhythm and melody, “Danse aux carmusses” ticks every box. Though the whole album is unmissable, this particular track obsesses me — much like Menestroll’s Aube pourpre aux Millesarbres did in its time, and for the same reasons. There’s something curiously haunting about the best melodists, and Hardi les Preux undoubtedly belongs among them.
Throughout, one senses the artist’s sincerity in his compositional approach. Though festive, the general atmosphere remains touching and ethereal. One might also note the deeply personal tone of “Le temps occit, la mémoire préserve,” apparently dedicated to the passing of a loved one. You can’t help but feel a certain closeness to Hardi Lépreux, as though wishing to glimpse the colorful medieval scenes unfurling before his eyes while his fingers roam the keyboard. That said, Danse aux carmusses is a concise affair — a good quarter-hour of music all told. The artist has pointed out that “Festoirie au castel” is not an original composition, reminiscent of the approach taken by another French project, Deaf Knight. One might even be tempted to call it the most neutral piece on the album — which says a lot about the quality of the rest.
For a debut release, Hardi les Preux displays a truly admirable sense of melody and a gift for evoking the festive spirit of the Middle Ages in the most charming way. Danse aux carmusses is a little jewel that fully deserves a physical edition; one can only hope a label will do it justice someday. In the meantime, we can at least revel in this delightful small album, brimming with dancing joy.
