- Malpermesita Records
- The Black Lab, Wasquehal
- 27 septembre 2025
Cette année, Hats Barn fête son vingtième anniversaire, rien que ça. Près de vingt après la sortie de sa première démo, Total Genocide Devastation, le groupe du coin a fait du chemin. Pour fêter le passage d’une étape hautement symbolique, une très belle soirée est prévue du côté du Black Lab, à Wasquehal, dans la métropole lilloise. Accompagné de ses camarades de Nirnaeth et de Mørkets Barn, Hats Barn va surtout pouvoir compter sur la présence des Finlandais d’Impaled Nazarene pour fêter son anniversaire dignement. Voilà qui promet une soirée haute en couleurs…
Il ferait presque chaud, en ce week-end d’automne précoce, surtout quand on anticipe des températures plus fraîches qu’elles ne sont en réalité. C’est du moins sous un doux soleil couchant que le public se masse lentement mais sûrement aux abords du Black Lab de Wasquehal, sirotant volontiers une boisson fraîche à l’extérieur pour profiter de la clarté déclinante. Le premier concert de la soirée doit bientôt avoir lieu, et on doit bien s’avouer vaincu, il n’existe en effet que très peu d’éléments pour se faire une idée de ce que servira Mørkets Barn. Sans sortie officielle à son actif — ça ne saurait tarder —, difficile de savoir à quoi s’attendre avec le groupe originaire de la Flandre française. Tout juste est-on intrigué par le parallélisme lexical que le groupe entretient, sans doute par mégarde, avec Hats Barn, que chacun fête ce soir.
Sans grande surprise, ce sont des musiciens assez jeunes qui investissent la scène à l’horaire prévu, devant un public un peu clairsemé mais bien présent. Grimés comme le veulent les usages, les artistes imposent une entrée en matière sans préambule, faisant résonner la batterie et les guitares avec beaucoup de vigueur. Musicalement, puisqu’il en est question à propos d’un groupe que beaucoup entendent pour la première fois, on ne peut que s’incliner face à ce qui émane de la scène. Le riffing est entêtant, incisif, répétitif sans être pénible. Il s’en dégage une certaine finesse qui plaît beaucoup. Le groupe se démarque de plus par une utilisation très judicieuse du mid tempo, qui apporte un relief bienvenu à ses titres.
La demi-heure que représente la prestation du groupe passe en un éclair. Ce premier concert est une franche réussite, et les membres de Mørkets Barn laissent à voir une aisance sur scène qui n’est que de bonne augure pour la suite. Acclamé par un public conquis lui aussi, le quintette libère les planches pour le show suivant, celui de Nirnaeth. Bien que sa dernière sortie commence à dater — From Shadow to Flesh, sorti en 2018 —, le groupe français est l’un des porte-drapeaux de son écurie, Malpermesita Records, et joue régulièrement lorsque celle-ci est à la baguette dans l’organisation, comme c’est le cas aujourd’hui au Black Lab.
C’est une formation plus expérimentée qui fait son apparition sur scène, et l’ambiance change drastiquement. Les corpse paints et le climat lourd chers à Mørkets Barn laissent place aux chemises noires et l’attitude décontractée des cinq musiciens de Nirnaeth qui s’apprêtent à secouer le public. Avec son black death frénétique, le groupe ne fait pas dans la dentelle. Là où Mørkets Barn s’est montré énergique, Nirnaeth est véritablement clinique. Les membres du quintette en imposent terriblement sur scène et semble s’adonner à leur promenade du dimanche, pendant que les enceintes fracassent un public captivé.
Au micro, Zigouille est comme un poisson dans l’eau et donne l’impression de ne pas avoir besoin de forcer son talent pour rallier les spectateurs à sa cause. La communication avec le public se fait avec naturel et cordialité. Celui-ci se voit par ailleurs annoncé que le bassiste du groupe, Malaria, fête lui aussi son anniversaire, et que l’éducation exige qu’on lui offre à boire pour l’occasion. En définitive, de la même manière qu’avec leur prédécesseurs, les membres de Nirnaeth font passer leur prestation pour bien plus courte qu’elle n’est — trois quarts d’heure cette fois-ci. Un groupe qu’il me tardait de voir enfin sur scène, et auprès duquel je ne suis pas déçu.
Il est désormais temps d’accueillir Hats Barn, groupe phare de la soirée. S’il cède volontiers la tête d’affiche à Impaled Nazarene, il n’en est pas moins mis à l’honneur avec justesse. Le public se masse cette fois un peu plus que pour les deux groupes précédents. On pressent que l’intensité va franchir un palier. Hats Barn, mené par sa tête pensante Psycho, cultive une véritable idée de la scénographie, d’où la nécessité d’occuper une place de choix pour quiconque aime à suivre ce qui se passe réellement sur scène. Rapidement, celle-ci se couvre de bannières ensanglantées, d’ossements et de crânes caprins, promis à répandre bientôt leurs miasmes dans la salle.
Il m’est difficile de relater avec rigueur ce qui s’apparente davantage à un passage à tabac mené dans les règles de l’art. Dès le deuxième titre — ou peut-être était-ce d’entrée —, la fosse s’agite d’un coup pour ne plus se calmer jusqu’à la fin de la prestation. Positionné au deuxième rang, je subis les assauts de mes voisins de derrière, non sans apprécier l’expérience totale que cela amène. Sur scène, Psycho tient manifestement à soigner les apparences pour un concert d’une telle importance. Habité comme rarement par le passé — ce qui n’est pas peu dire —, il se déchaîne au micro pour amenuiser définitivement les dernières forces vives du public.
Comme prévu, il flotte bien vite dans la salle une formidable odeur de viande avariée, comme pour en ajouter au climat malsain que Hats Barn se plaît à propager. L’encens allumé avant le début des hostilités n’aura pas fait illusion longtemps. Il n’est pas aisé d’avoir la moindre notion du temps quand les titres s’enchaînent à une cadence folle, mais Hats Barn est à l’origine d’un sacré coup de massue. Quelques mots à l’attention du public ici et là, et une fureur latente qui contamine la fosse avec une facilité déconcertante. On notera la présence de Haine, proche de Psycho, venu hurler lui aussi dans le micro sur deux ou trois titres. À l’arrivée, on halète, étreint par un savant mélange de rance, de sueur et de bière, le sourire aux lèvres. Bref, une prestation remarquable.
On souhaite bien du courage à Impaled Nazarene, sans douter que le groupe en fera preuve, pour passer après une telle tornade. Mais en mettant de côté mon affection pour Hats Barn, il faut bien reconnaître qu’une partie du public est sans doute là pour les Finlandais, comme en témoignent certaines têtes du premier rang, qui n’ont pas bougé d’un pouce depuis l’ouverture de la salle. Désireux de souffler un peu, je me positionne un peu plus loin, toujours dans l’axe de la scène. Et on arrive déjà au dernier concert d’une soirée au cours de laquelle on ne voit pas le temps passer.
Cette dernière prestation démarre tambours battants, comme toujours, et Slutti666 semble avoir des comptes à rendre à la Terre entière, comme toujours. Il émane de nouveau une énergie folle de la scène, bien que différente de celle dont chacun a pu profiter jusqu’à maintenant. Si l’on voit la fosse s’agiter gaiement, le son fait un peu tiquer. Les riffs sont importants chez Impaled Nazarene, ce sont eux qui donnent corps à la musique des Finlandais plus que tout autre élément sonore, et on a vraiment peine à les entendre au-delà de la batterie. Un peu dommage, même si ce léger accroc n’enlève rien au caractère dont font preuve les artistes accomplis que l’on a sous les yeux.
La soirée se termine et n’a pas déçu. Dès sa parution, l’affiche a séduit. Elle a tenu toutes ses promesses, et bien au-delà, dans la mesure où même Mørkets Barn, que je n’attendais pas spécialement, a parfaitement rempli son rôle pour ouvrir les débats. Dans une excellente salle, dont on ne cesse de vanter les mérites, et avec une organisation aussi soignée, il ne pouvait en être autrement. Nos remerciements à Hats Barn, pour ce soir et pour ces longues années de sévices et de service, et aux trois groupes qui l’ont chaperonné !
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This year, Hats Barn celebrates its twentieth anniversary—no small milestone. Nearly twenty years after the release of their very first demo, Total Genocide Devastation, the local band has come a long way. To mark this highly symbolic step, a special evening has been planned at the Black Lab in Wasquehal, just outside Lille. Alongside their comrades Nirnaeth and Mørkets Barn, Hats Barn can also count on the mighty presence of Finland’s Impaled Nazarene to properly celebrate their anniversary. All in all, it promises to be quite a night.
It feels almost warm on this early autumn weekend, especially since we had expected cooler temperatures. Under a gentle setting sun, the crowd slowly but steadily gathers outside the Black Lab, drinks in hand, enjoying the fading daylight. The first show of the evening is about to begin, and truth be told, there isn’t much to go on when it comes to Mørkets Barn. With no official release to their name yet—though it won’t be long—it’s hard to know what to expect from this band hailing from French Flanders. The only curiosity comes from the lexical parallel they unwittingly share with tonight’s guests of honor, Hats Barn.
As expected, a fairly young group of musicians take the stage right on time, facing a modest but present audience. True to tradition, their faces are painted, and they launch straight into the set without introduction, hammering the drums and guitars with remarkable vigor. Musically, since it is indeed the first time many are hearing them, one can only bow to what emanates from the stage. The riffing is sharp, relentless, repetitive without being tedious, with a finesse that stands out. Even more impressive is their clever use of mid-tempo passages, which add welcome depth to their songs.
Their thirty-minute set flies by. A strong opening performance, Mørkets Barn already display a natural stage presence that bodes well for the future. Greeted with enthusiastic applause from a won-over audience, the quintet steps aside to make way for Nirnaeth. Though their latest release—From Shadow to Flesh—dates back to 2018, the French band remains one of the flagships of Malpermesita Records, and they often take part when the label is running the show, as is the case here tonight.
A more experienced band now takes the stage, and the atmosphere shifts dramatically. Gone are the corpse paint and oppressive mood of Mørkets Barn; in their place, black shirts and the laid-back attitude of Nirnaeth’s five musicians, ready to shake the crowd. With their frantic blackened death metal, subtlety is not on the menu. Where Mørkets Barn brought energy, Nirnaeth is downright surgical. The band commands the stage with authority, looking almost nonchalant while the speakers batter the crowd into awe.
Frontman Zigouille is in his element, effortlessly drawing the audience into his orbit. His interaction with the crowd feels natural and warm. At one point, he announces that bassist Malaria is celebrating his birthday, and proper etiquette dictates he be treated with a drink for the occasion. Like their predecessors, Nirnaeth make their forty-five-minute set feel much shorter than it actually is. A band I had long wanted to see live, and they did not disappoint.
It is now time for Hats Barn, the evening’s central act. Though they willingly yield the headliner slot to Impaled Nazarene, tonight’s spotlight is rightly theirs. The crowd swells larger than for the previous sets, and one can sense the intensity about to rise a notch. Led by mastermind Psycho, Hats Barn cultivate a strong sense of stagecraft, which makes finding the right vantage point essential for those who want to grasp what truly unfolds onstage. Soon enough, the stage is adorned with bloodied banners, bones, and goat skulls, set to spread their miasma through the venue.
It’s hard to recount with precision what feels more like a well-executed beating. By the second song—or maybe from the very start—the pit erupts, and it won’t calm down until the end. From my spot in the second row, I’m pushed and shoved relentlessly, but it only adds to the total experience. On stage, Psycho is intent on delivering a performance worthy of the occasion. Possessed like rarely before—and that’s saying something—he unleashes his fury into the mic, draining the last reserves of the crowd’s energy.
As expected, soon the venue reeks of rotting meat, heightening the foul atmosphere Hats Barn revel in creating. The incense burned before the set never stood a chance. Time itself becomes elusive as songs follow one another at breakneck speed, the band hitting hard like a sledgehammer. A few words to the audience here and there, a constant fury rippling outward, infecting the pit with disarming ease. Haine, a close ally of Psycho, joins in for a couple of songs, roaring into the mic alongside him. By the end, we’re left breathless, drenched in the rancid mix of sweat, beer, and decay—smiles on our faces. A truly remarkable performance.
It’s a tall order for Impaled Nazarene to follow such a storm, though no one doubts their ability to rise to the challenge. Putting aside my bias for Hats Barn, it’s fair to say a good part of the audience is here for the Finns—judging from the die-hard fans who’ve held their spots at the front since doors opened. Wanting a breather, I take a few steps back, still aligned with the stage. And just like that, we arrive at the final show of a night that has flown by.
The Finns kick off full force, as always, with Slutti666 looking ready to settle scores with the entire world, as always. Once again, sheer energy bursts from the stage, albeit different from what we’ve experienced so far. The pit is soon churning, though the sound mix raises an eyebrow. Impaled Nazarene’s music relies heavily on the riffs—they are its backbone—and they struggle to cut through the overwhelming drums. A shame, but it doesn’t take away from the commanding presence of these seasoned performers.
The evening draws to a close without a single disappointment. From the moment the lineup was revealed, it promised much—and delivered far more. Even Mørkets Barn, from whom I had little expectation, fulfilled their role perfectly as openers. In an excellent venue, often and rightly praised, with an organization this meticulous, things could hardly have gone otherwise. Hats off to Hats Barn, for tonight and for twenty years of unholy service—and to the three bands who stood by their side.