- Article initialement publié sur Heiðnir Webzine
- France
- Pagan Melodeath
- Indépendant
- 7 mai 2016
Seulement deux ans après un Resist Fatality plutôt réussi, le groupe tourangeau Drakwald remet le couvert pour l’année 2016. Sorti au début du mois de mai, Riven Eath est le deuxième album studio du groupe de pagan death, qui espère ainsi s’affirmer davantage sur la scène française. Grâce à son style mêlant un enthousiasme débordant et un culte du combat des plus rageurs, Drakwald commence réellement à prendre la mesure de la situation et à nous produire des albums de plus en plus réussis. Le pari était audacieux, mais il n’en porte pas moins ses fruits.
D’un point de vue tout à fait personnel, au sein du vaste arbre stylistique que représente le metal, le death et le pagan folk sont loin d’être les plus compatibles lorsqu’on les associe sans surcouche. Mais il arrive que certains groupes, sans doute plus talentueux ou consciencieux que les autres, parviennent à un résultat on ne peut plus convenable. C’est évidemment le cas de Drakwald. Il faut dire que, mine de rien, la formation française commence à avoir du vécu dans le milieu. Après une demo et un split, réalisé en compagnie des groupes Pictured, Hybrids et Skarn, le quintette est passé dans la catégorie supérieure au moment de la sortie de Resist Fatality.
Sans vouloir faire de tort aux Tourangeaux, il faut avouer que leur musique n’est pas la plus originale qui soit. Mais peu importe l’absence de singularité, pourvu que cela fonctionne ! Nous n’allons pas nous mentir, Riven Eath est un album qui nous donne réellement envie d’être écouté plus d’une fois. Le groupe a eu la riche idée d’apporter des touches folk, grâce notamment à des sons de cornemuse ou de flûte, afin d’étoffer un album parfois un peu plat. J’y vois ici les limites du death metal lorsqu’il est associé à un style tel que celui du pagan folk, mais les membres de Drakwald semblent avoir appréhendé le problème mieux que personne. Les artistes ne se contentent pas simplement de superposer les différentes couches musicales, ils vont plus loin et ajoutent beaucoup de contenu pour rendre cet album plus riche. Les influences sont ainsi plus nombreuses et cela rend l’album bien plus attractif.
Les chants death ne sont malheureusement pas ceux qui se marient le mieux au pagan folk, et l’intégration de chants plus aigus sur de nombreux titres, comme sur celui de « Rebirth », ne saurait être mal vue. Non seulement car cela apporte davantage de diversité à l’album, mais aussi parce que ce type de chant convient – en général – mieux à ce type de musique. Quoi qu’il en soit, tout cela est affaire d’opinion, et il faudrait de toute manière se montrer extrêmement difficile pour ne pas tomber sous le charme de la musique riche en air iodée et en aventures proposée par Drakwald. Les titres s’enchaînent d’une manière étonnamment fluide, et n’importe quel auditeur se surprendra à être plongé dans ses pensées au moment d’écouter cet excellent album.
Nous espérons pour les tourangeaux que Riven Eath leur permet de s’affirmer davantage sur la scène metal française, car nous ne pensons sans doute pas être les seuls à estimer que leur talent est suffisamment important pour les porter vers une belle et longue carrière. Si vous aimez particulièrement vous laisser porter par des sonorités dépaysantes qui vous feront vous évader le temps de quelques titres de bonne qualité, alors pas de doute, Riven Eath est fait pour vous.