Skogen – Svitjod

by Secluded Copyist

Le 7 octobre prochain, le label suédois Nordvis nous fera le plaisir de sortir l’album Svitjod en vinyle, l’une des productions du talentueux quatuor suédois Skogen, composé de trois membres au moment de la sortie de cet album. Dévoilé en 2011, Svitjod avait reçu un accueil sensiblement plus délicat que Vittra, premier album de Skogen, de la part la presse spécialisée. Au cours de cette chronique, nous nous attacherons à traiter de cet album comme si sa sortie était imminente, étant donné qu’aucun contenu additionnel n’a été ajouté à la composition initiale du groupe.

Concernant le sens réel du titre de cet album, il nous faut nous pencher quelque peu sur l’histoire de la Suède pour voir notre curiosité récompensée. Il s’agissait du nom donné à une partie du sud de la Suède. Selon les versions, il s’agit de celle se situant autour du lac Mälar. Parenthèse terminée. Comme vous l’aurez remarqué, au moment de sa sortie, Svitjod se voulait être une éloge à ce beau et inspirant pays qu’est la Suède. Dans cette perspective, quel autre sous-genre que celui du black atmosphérique était plus approprié ? J’imagine que le style de Skogen n’est plus à présenter. Les suédois usent d’énormément d’influences différentes pour composer une musique qui se veut résolument exquise et éblouissante. Un aspect somme toute assez proche de la nature est également frappant au sein de la musique de Skogen.

Malgré tout, lorsque Svitjod est sorti, beaucoup sont ceux lui ayant reproché son manque de relief. Il est vraiment que le rythme est plutôt lent et que les guitares ne s’emballent que rarement, mais, après tout, peut-on raisonnablement critiquer un album atmosphérique de la sorte ? Cet album est une succession, parfois un peu incohérente, avouons-le, de titres aussi beaux que réussis. Il est vrai que le groupe a sans doute eu un peu de mal à conserver une même ligne de conduite sur la totalité de l’album, mais avec une sortie riche de dix morceaux, il est sans doute normal de constater qu’un ou deux titres peuvent se montrer superflus. « Dauðaferð » est un titre ô combien réjouissant, il n’empêche que certains ont pu se demander ce qu’il faisait sur cet album.

Entendons-nous sur une chose, il n’y a absolument rien à dire sur la qualité de Svitjod. Simplement, nous aurions sans doute apprécié que tous les titres soient plus proches stylistiquement les uns des autres. Mais, après tout, il s’agit peut-être d’une affaire de point de vue. En dehors de cela, impossible de ne pas tomber sous le charme de la musique si évocatrice des suédois. Elle est porteuse de l’admiration qu’ils vouent à leur pays, et nous aurions bien du mal à ne pas en faire autant au moment de nous laisser porter par la divine succession de titres proposée. Le style de Skogen étant très accessible, il est tout à fait possible pour n’importe quel amoureux de musique atmosphérique de se laisser porter par les différentes émotions dégagées.

Les chants se montrent variés, en passant des chants black aux chants clairs, les sonorités sont plutôt limpides et ne sonnent jamais trop distordues. Il règne finalement une espèce de rectitude tout à fait jouissive sur Svitjod. Les suédois n’en font jamais trop pour exprimer les messages qu’ils souhaitent faire passer, et l’album se montre à ce titre très satisfaisant, autant sur le plan qualitatif que sur le plan quantitatif.

Même si Svitjod était déjà connu par les amateurs de la scène de black atmosphérique, sa sortie en vinyle chez Nordvis nous permet de nous replonger avec émotions au sein de ses étranges et splendides méandres. La seule ombre au tableau réside finalement dans le fait que l’album reste totalement inchangé par rapport à sa première édition. Faire renaître un album, c’est bien, l’étoffer ou l’améliorer, c’est mieux.

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