- Article initialement publié sur Heiðnir Webzine par Blackouttalks
Le choix est devenu cornélien, puisqu’il faut désormais choisir entre le Hellfest et le Graspop, deux des plus grands festivals de Metal se passant pour la deuxième année consécutive le même week-end, sans que cela ait une incidence sur l’affluence des deux festivals qui font péter leur record personnel chaque année. Cela fait donc deux ans que nous jetons notre dévolu sur le festival belge, notamment pour sa proximité géographique et son site plus respirable que celui du Hellfest, vite saturé voire surchargé. Les affiches sont au final très similaires.
Nous arrivons le mercredi déjà et constatons que le site n’est pas encore trop endommagé par les intempéries sévissant en ce mois de juin. Les organisateurs ont eu la bonne idée de couvrir les parties les plus touchées par des plaques de plastique (mais dont de l’eau sort par certains trous quand on appuie trop fort dessus) et des copeaux de bois.
Nous passons donc devant la Marquee et entendons un son qui ne nous est pas étranger. Nous levons les yeux et pouvons observer un backdrop affublé du logo de Trivium. Après un moment d’étonnement, nous réalisons que Trivium est le groupe secret qui avait été annoncé pour cette journée « warm up du jeudi ». Le son est très bon et le public très enthousiaste, traduisant sa satisfaction d’être de retour sur la plaine de Dessel. Nous prenons donc cette fois-ci beaucoup de plaisir à regarder ce concert de Trivium, le groupe ayant parfois manqué d’un peu de tranchant en live. Il faut dire que le set est super bien rodé, Matt Heafy et Corey Beaulieu se partagent le chant ainsi que les soli, faisant preuve d’une complémentarité à toute épreuve.
En à peine une heure de temps de jeu, Trivium enchaîne les morceaux phares de son répertoire avec le fameux « Throes of Perdition » ou encore le plus récent « Blind Leading The Blind ». Matt Heafy ne manque pas de remercier la Belgique pour son soutien après le massacre d’Orlando (dont le groupe est originaire) avant d’enchaîner avec l’un des plus vieux (et meilleur) extraits du set « Pull Harder On The Strings Of Your Martyr ». C’est un autre très bon morceau, à savoir « In Waves », qui vient mettre fin à ce set aussi inattendu que bienvenu, alors que l’horaire est déjà dépassé depuis une bonne dizaine de minutes. Un démarrage de luxe !
In Waves
Mat Sinner (basse) et Alex Beyrodt (guitare) occupent parfaitement la scène et n’oublient pas d’haranguer le public. Il faut dire que les deux musiciens sont des habitués des grandes scènes notamment avec leur participation au Rock Meets Classic. Alors si malgré ses 11 albums studio, Primal Fear n’a jamais réussi à s’imposer en « première division », la prestation d’aujourd’hui nous a laissée un bien meilleur souvenir que celle donnée lors du Hellfest 2010.
Setlist Primal Fear :
Metal Is Forever
Le moment le plus attendu de cette journée est évidemment la prestation de UDO ou plutôt Dirkschneider comme le groupe est appelé sur cette tournée. Le concept est simple, Udo et son groupe vont jouer des morceaux d’Accept pour la toute dernière fois et ce, deux heures durant. Autant dire que pour une soirée de « chauffe », nous sommes gâtés. La Marquee est bien rempli pour accueillir Udo et les siens, un Udo bien en voix malgré le poids des années. Les grands moyens ont été déployés pour l’occasion puisque le groupe dispose de nombreux effets pyrotechniques et d’un son énorme qui rend bien justice aux morceaux coups de poing de la légende allemande. Alors si le groupe qui accompagne Udo n’a pas la classe ou la présence d’un Peters Baltes ou d’un Wolf Hoffman, comment résister et ne pas se briser la nuque au son des « Living For Tonite », « Breaker » ou encore « Restless And Wild » ? L’ambiance et la chaleur montent fortement plus le set avance et « Princess Of The Dawn » repris à gorge déployée par tout le chapiteau, nous fait vivre le premier très grand moment de cette édition du Graspop, tout comme « Son Of A Bitch » dont le refrain, des plus subtiles, voit toute l’assistance tendre son majeur avec joie.
Les plus connaisseurs se réjouiront de la présence de « TV War » ou « Monsterman » tiré d’un Russian Roulette, souvent oublié par Accept bien qu’il soit sorti « à la grande époque ». Après une bonne heure et demi de set, le groupe quitte la scène pour un rappel d’anthologie où tous les classiques sont passés en revue (voir setlist). Le public est chaud bouillant et reprend tous les refrains, toutes les mélodies en chœur. C’est finalement « Burning », qui dans un déluge de pyrotechnie, vient mettre une dernière fois le feu aux poudres. Alors même si l’on a du mal à imaginer Udo ne plus jouer de chansons d’Accept en live, comment ne pas saluer une telle prestation, donnée avec efficacité mais surtout avec une passion inébranlable. A l’image de la carrière du petit chanteur allemand en somme ! Les fans repartent donc avec les yeux brillants en se disant qu’ils ont assisté à quelque chose de spécial. Après cela, difficile de se dire que les choses sérieuses ne commencent que demain.