- France
- Dungeon Synth
- Brumal Orchard Records
- 16 février 2025
Lorsqu’il se passe trop de temps sans que l’on parle de Baddoar, on finit par perdre le fil. Et comme depuis ses débuts avec Wydraddear, l’artiste n’est jamais à court d’idées. Sa dernière création n’est pas (uniquement) un projet, c’est aussi un label ! Coup sur coup, Draaiih et Brumal Orchard Records ont pointé le bout de leur nez au cœur de l’hiver, pour abreuver la communauté d’un dungeon synth sinistre et étrangement addictif. Grâce à de solides arguments, Draaiih fait une arrivée remarquée, et voici un nouveau projet dont il faudra suivre l’évolution dans les mois à venir…
Sans avoir davantage de détails sur la paternité de l’initiative, on peut aisément se fier à quelques éléments que les amateurs de dungeon synth sauront distinguer sans mal. En l’occurrence, le mélange artwork lofi et sonorités sombres et texturées informe assez nettement, on est en présence d’une nouvelle production de Baddoar. Non content de régner sur un roster des plus conséquents, l’artiste français ajoute un nouveau projet à sa collection, l’énigmatique Draaiih. Bien malin qui saura lier ce dernier aux thématiques qui lui servent de cadre narratif. Outre la silhouette à cornes qui figure sur la pochette et la tracklist qui pourrait être tirée de n’importe quel univers d’heroic fantasy, il nous reste peau de chagrin pour digresser sur le sujet. Et pourtant, Draaiih est très marquant à plus d’un titre.
Lorsque j’ai l’occasion d’écrire sur le travail de Baddoar — et j’ai toujours grand plaisir à le faire —, le champ lexical est bien souvent le même et tend à rendre compte des considérations techniques chères à notre artiste. On parle de texture, d’épaisseur, on vante les caractéristiques râpeuses et denses de sa musique. Pour une fois, j’aimerais aller voir un peu loin, car The Hawklord me semble briller bien au-delà des sonorités qui sont la marque de fabrique de son géniteur. Au premier abord, Draaiih est un projet qui se situe dans la plus pure des traditions baddoariennes, mais dès lors que l’on creuse un peu, on constate que ses titres sont marqués d’une richesse qui rompt avec les habitudes de composition de l’artiste français. Si Baddoar ne verse pas systématiquement dans la pauvreté absolue dès lors qu’il s’agit dungeon synth — Heroic Viking, parmi d’autres, en est la preuve —, Draaiih impressionne par la variété de ses nuances.
Il faut du temps à The Hawklord pour tisser son atmosphère trépidante. C’est surtout à partir de « The Old Road of Kings » que l’on met le doigt sur ce qui fait le sel de l’album. Les rythmiques deviennent plus complexes, de même que l’arrière-plan de chaque titre de façon générale. Outre les percussions, ce sont les séquenceurs qui viennent donner du relief à l’ensemble, je pense notamment à ceux que l’on peut entendre sur « Lost ». Ils permettent d’apporter profondeur et beauté à un titre par ailleurs plutôt simpliste. Par ces choix en apparence anodins, Baddoar accouche d’un album qui se sublime davantage à chaque nouvelle écoute.
Pour ce qui est de l’atmosphère générale, là encore, on est servi, et il s’agit de la raison pour laquelle je parlais « d’étrange addiction » un peu plus haut dans ces lignes. Baddoar fait partie des garants absolus de l’esprit heroic fantasy du dungeon synth, j’entends par-là qu’il compte parmi les quelques artistes à réussir à mettre le doigt sur ce mélange si difficile à obtenir, entre efficacité et densité musicale d’un côté, et tissage d’un décor propice à l’évasion épique de l’autre. On écoute du dungeon synth pour cela, mais sur ce point précis, les artistes dignes de mention ne sont pas légion. À l’écoute d’un titre tel que « Mother War » ou « Eagle Drag », on ne souhaite qu’une chose, parcourir les sombres couloirs peuplées de créatures repoussantes qui ont servi de décor à Draaiih pour conter ses exploits.
The Hawklord n’est pas qu’un album de Baddoar de plus. Sans que l’on sache réellement comment, l’artiste français parvient une nouvelle fois à créer un projet ayant son identité propre. Draaiih n’est ni Wydraddear, ni Sombre Proie, ni Vermillon. Et pourtant, il y a quelque chose de ces projets-là dans la nouvelle création du musicien polychirique. Probablement un goût pour la texture sonore et les climats menaçants, mais surtout, une formidable appétence pour le voyage dans quelque univers de fantasy bien proportionné. En clair, la plus pure des manifestations du dungeon synth. De quoi signer l’acte de naissance de Brumal Orchard Records avec la manière, avant que les autres sorties ne suivent…
AI-generated translation. In our articles, we constantly strive to incorporate stylistic value to make our writing more vibrant and to best honor the music we analyze, but naturally, we are only capable of such a level of writing in French. Please keep in mind that some phrases and stylistic nuances might be altered by the tool.
When too much time passes without talking about Baddoar, one inevitably loses track. And ever since his early days with Wydraddear, the artist has never been short on ideas. His latest creation is not (just) a project—it’s also a label! In quick succession, Draaiih and Brumal Orchard Records emerged in the heart of winter, providing the community with a dungeon synth sound that is both sinister and strangely addictive. With strong foundations, Draaiih makes a remarkable entrance, marking yet another project to keep an eye on in the months to come…
Though details about the origins of this initiative remain scarce, certain elements will be instantly recognizable to dungeon synth enthusiasts. The combination of lo-fi artwork and dark, textured soundscapes makes it quite clear: this is another Baddoar production. Not content with reigning over an already vast roster, the French artist adds a new project to his collection—the enigmatic Draaiih. Pinning it down to a specific narrative theme, however, is a challenge. Apart from the horned silhouette on the cover and a tracklist that could have been pulled from any heroic fantasy universe, there is little to grasp onto for speculation. And yet, Draaiih is striking in more ways than one.
Whenever I have the chance to write about Baddoar’s work—and I always take great pleasure in doing so—the vocabulary remains largely the same, often revolving around the technical aspects so dear to this artist. We speak of texture, depth, the rough and dense qualities of his music. But this time, I want to take a step further, because The Hawklord seems to shine beyond the signature sonorities of its creator. At first glance, Draaiih fits perfectly into the Baddoarian tradition, but upon closer inspection, its tracks display a richness that breaks away from the artist’s usual compositional habits. While Baddoar does not always embrace complete minimalism in dungeon synth—Heroic Viking, among others, is proof of that—Draaiih impresses with the variety of its nuances.
It takes time for The Hawklord to weave its gripping atmosphere. It’s around “The Old Road of Kings” that the essence of the album truly reveals itself. Rhythms become more complex, as does the overall background of each track. Beyond the percussion, it’s the sequencers that give depth to the whole—I’m thinking particularly of those on “Lost.” They add both depth and beauty to an otherwise fairly simple piece. Through these seemingly minor choices, Baddoar crafts an album that reveals new layers with every listen.
As for the overall atmosphere, once again, it delivers, and this is precisely why I mentioned its “strange addiction” earlier. Baddoar is among the ultimate guardians of dungeon synth’s heroic fantasy spirit—by which I mean that he is one of the few artists capable of striking that elusive balance between musical density and effectiveness on one hand, and the ability to craft a setting conducive to epic escapism on the other. People listen to dungeon synth for this very reason, yet few artists truly master it. Listening to tracks like “Mother War” or “Eagle Drag,” one’s only desire is to wander the dark corridors teeming with repulsive creatures that have served as the backdrop for Draaiih’s tales of adventure.
The Hawklord is not just another Baddoar album. Somehow, the French artist has once again managed to create a project with its own distinct identity. Draaiih is neither Wydraddear, nor Sombre Proie, nor Vermillon. And yet, something of those projects lingers in this new creation by the polychiric musician. Likely a taste for textured soundscapes and menacing atmospheres—but above all, a remarkable passion for journeys into finely crafted fantasy realms. In short, the purest expression of dungeon synth. A fitting way to mark the birth of Brumal Orchard Records before the next releases follow…