- Espagne
- Black Death Metal
- NoEvDia
- 28 mars 2025
Solidement installé sur la scène black death metal au bénéfice de ses sorties de poids, le groupe Teitanblood signait son retour au cours du mois de mars, plus de 5 ans après la sortie du très bon The Baneful Choir. Toujours sous la bannière rassurante de Norma Evangelium Diaboli, les Espagnols mettent ainsi au monde leur quatrième album longue durée, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce dernier est attendu au tournant. Si Teitanblood a toujours été productif, jamais le groupe n’était resté muet aussi longtemps. Il serait dès lors difficilement acceptable que l’on soit déçu par From the Visceral Abyss. Je vous rassure, le groupe n’a pas perdu son latin.
L’immense Davthvs nous ayant quittés en 2020, les Espagnols ont confié le soin de réaliser la pochette de ce nouvel album à Teitan Arts, qui avait déjà eu l’occasion de collaborer avec le groupe — The Baneful Choir, Purging Tongues, entre autres —, mais nettement moins. Si l’on retrouve l’univers putride et épais cher à Teitanblood, l’artwork associé à From the Visceral Abyss a peut-être un peu plus de mal à commettre son forfait. Il est notamment bien moins suffocant que celui qui illustrait The Baneful Choir. Si cette pochette ne me remue pas spécialement, il reste évidemment la musique qui, quant à elle, n’a aucune difficulté à m’émouvoir. Ouf ! La véritable force de frappe que représente le groupe demeure intacte.
Au fil des chroniques partagées ici-même, sur Castellum Scriptoris ou sur les médias qui l’ont précédé, les superlatifs ont toujours été monnaie courante pour mettre des mots sur tout ce qui touche de près ou de loin au black death metal. Il est donc difficile de se réinventer sans cesse, mais essayons tout de même : conformément à ses habitudes, Teitanblood est une déflagration absolue. Soyez au moins rassurés sur ce point, personne ne sera en terre inconnue sur From the Visceral Abyss, tant les Espagnols sont parvenus à une impressionnante maîtrise de leur art envahissant et poisseux. Teitanblood ne joue pas, il lacère, il assène. D’un bout à l’autre de l’album, les riffs crissent comme des lames rouillées, la batterie pilonne sans relâche. C’est un maelström sonore, un souffle fétide qui s’engouffre et broie tout sur son passage.
Si l’on souhaite nuancer un peu, Teitanblood est désormais coutumier des petits interludes ambient destinés à entrecouper les moments de totale asphyxie, ce qui est heureux, car 50 minutes durant, difficile de reprendre son souffle dans de bonnes conditions. Notons toutefois que lesdits interludes n’ont rien de rassurant pour autant. Teitanblood n’est pas devenu fréquentable avec le poids des années, il n’aspire toujours qu’à une seule chose : assaillir son monde de mille périls. Seul « Sevenhundreddogsfromhell » vient faire baisser un peu la pression — mais pas l’anxiété ambiante — pour mieux faire briller « Strangling Visions », assurément l’un des gros coups de poing de ce nouvel album. Virils sans avoir la bassesse créative des demeurés qui peuplent la scène war metal, les Espagnols parviennent à tisser les contours d’un univers musical étouffant et ravageur, mais pas dénué d’un certain style.
J’en veux pour preuve les nombreux solos de guitare qui ponctuent l’album et qui lui donnent énormément de relief, notamment grâce aux véritables accents heavy qu’on leur trouve parfois. Entendons-nous, il faut parfois tendre l’oreille pour les entendre fredonner au cœur d’un marasme bien souvent indescriptible, mais Teitanblood fait partie de ces groupes qui récompensent la curiosité. À travers le mur sonore très compact auquel chacun est confronté de prime abord, on découvre assez vite des structures musicales plutôt complexes, qui subliment comme il se doit l’agressivité pure et lancinante distillée par Teitanblood. Sur un « Tomb Corpse Haruspex » plus riche et mesuré que ses pairs, Teitanblood clôt un album absolument admirable, qui ne manquera pas de satisfaire ses adeptes. Dans la droite lignée de ce qu’ils ont pu faire par le passé, les Espagnols persistent à vouloir tout dévaster sur leur passage, et ils y arrivent plutôt bien.
En somme, From the Visceral Abyss se positionne comme une œuvre brutale et insatiable, fidèle à l’ADN de Teitanblood, tout en enrichissant subtilement son univers sonore. Le groupe continue de repousser les limites de l’intensité et de l’asphyxie musicale, tout en offrant suffisamment de nuances et de détails pour tenir en haleine les auditeurs les plus attentifs. Ce quatrième album est une nouvelle démonstration de la maîtrise des Espagnols dans leur quête de dévastation sonore, et il est difficile d’imaginer qu’il déçoive ceux qui ont été conquis par leurs précédentes sorties.
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Firmly established in the black death metal scene thanks to its impressive releases, the band Teitanblood made its return in March, over 5 years after the release of the very good The Baneful Choir. Still under the reassuring banner of Norma Evangelium Diaboli, the Spaniards bring forth their fourth full-length album, and the least we can say is that this one has been eagerly awaited. While Teitanblood has always been productive, the band had never remained silent for such a long period. It would therefore be difficult to accept any disappointment with From the Visceral Abyss. Rest assured, the band has not lost its touch.
With the immense Davthvs passing away in 2020, the Spaniards entrusted Teitan Arts with the task of creating the cover for this new album. Teitan Arts had already collaborated with the band on previous albums such as The Baneful Choir and Purging Tongues, though not as frequently. While the filthy and dense universe beloved by Teitanblood remains present, the artwork for From the Visceral Abyss might struggle a bit more to leave its mark. It is notably less suffocating than the one that illustrated The Baneful Choir. While this cover doesn’t particularly move me, the music, on the other hand, has no trouble making an impression. Phew! The band’s true power remains intact.
Over the course of the reviews shared here, on Castellum Scriptoris, or on the media that preceded it, superlatives have always been commonplace to describe anything related to black death metal. It’s therefore hard to keep reinventing oneself, but let’s give it a try: as usual, Teitanblood is an absolute detonation. Rest assured on this point, no one will find themselves in unfamiliar territory on From the Visceral Abyss, as the Spaniards have achieved an impressive mastery of their overwhelming, sticky art. Teitanblood doesn’t play, it rips, it strikes. From start to finish, the riffs screech like rusty blades, and the drumming pounds relentlessly. It’s a sonic maelstrom, a fetid breath that sweeps in and crushes everything in its path.
If we want to nuance a bit, Teitanblood has now become accustomed to small ambient interludes that interrupt the moments of total asphyxiation, which is fortunate because 50 minutes of it would make it hard to catch one’s breath in good conditions. However, it’s worth noting that these interludes aren’t exactly reassuring. Teitanblood hasn’t become more approachable with age; it still aspires to one thing: to assault the world with a thousand perils. Only « Sevenhundreddogsfromhell » manages to slightly ease the pressure—but not the surrounding anxiety—to better highlight « Strangling Visions », definitely one of the standout tracks of this new album. Virile without having the creative dullness of the war metal scene’s less gifted, the Spaniards manage to weave the contours of a suffocating and devastating musical universe, but not without a certain style.
I offer as proof the numerous guitar solos that punctuate the album, giving it considerable depth, particularly thanks to the genuine heavy accents they sometimes carry. Let’s be clear, one has to listen carefully to catch them humming in the heart of an often indescribable morass, but Teitanblood is one of those bands that rewards curiosity. Through the very compact sonic wall that one first encounters, one quickly discovers quite complex musical structures that elevate the pure and relentless aggression distilled by Teitanblood. On a « Tomb Corpse Haruspex » richer and more measured than its peers, Teitanblood closes an absolutely admirable album, which will undoubtedly satisfy its followers. In line with what they have done in the past, the Spaniards persist in wanting to destroy everything in their path, and they manage to do so quite well.
In short, From the Visceral Abyss positions itself as a brutal and insatiable work, true to Teitanblood’s DNA, while subtly enriching its sonic universe. The band continues to push the boundaries of intensity and musical asphyxiation, while offering enough nuances and details to keep the most attentive listeners on edge. This fourth album is yet another demonstration of the Spaniards’ mastery in their quest for sonic devastation, and it’s hard to imagine it disappointing those who were won over by their previous releases.