ACOD – Fourth Reign Over Opacities and Beyond

by Secluded Copyist

Quatre ans après la sortie de son dernier album longue-durée, le très bon The Divine Triumph, il était temps pour les Marseillais d’ACOD de remettre le couvert. Le mois de septembre a donc été choisi pour dévoiler Fourth Reign Over Opacities and Beyond, un album qui semble révéler de très grandes ambitions. Ajoutons à cela la récente signature en faveur des estimables Acteurs de l’Ombre, et l’on comprend d’emblée qu’ACOD cherche à se tailler la part du lion. Sur le plan musical, la formule ne semble pas avoir changé d’un iota, le groupe se montre aussi accrocheur qu’à l’accoutumée.

Toujours inspiré pour illustrer ses méfaits, le groupe propose de nouveau une pochette très séduisante pour mettre de l’image sur Fourth Reign Over Opacities and Beyond. Œuvre du très talentueux Paolo Girardi, l’artwork dévoile un paysage chaotique au sein duquel d’épaisses fumées noires se confondent avec le versant des montagnes. L’ensemble jouit d’une certaine finesse malgré l’horreur, un petit peu à l’image de la musique d’ACOD. Si la recette musicale des Marseillais demeure la même, il serait malhonnête d’affirmer que rien n’a changé depuis The Divine Triumph. Si l’album de 2018 avait ses moments forts, celui de 2022 se montre bien plus équilibré et abouti que son prédécesseur.

Une fois le titre introductif terminé, les guitares peuvent commencer à rugir au sein d’un paysage sonore très léché. C’est ce que l’on retiendra en premier lieu : la production profite d’un soin particulier et de beaucoup de finesse. Tous les instruments sont audibles avec beaucoup de facilité et cela permet une bonne appréciation de ce que Fourth Reign Over Opacities and Beyond est capable de transmettre. On notera évidemment la très large place accordée à la dimension orchestrale de la musique. L’arrière-plan est souvent dominé par de grandes et belles envolées qui parviennent malgré tout à ne pas tomber dans le grandiloquent. On préfère y voir l’occasion de rendre le tout plus théâtral, plus dramatique, et la manœuvre est parfaitement réussie.

Quelques titres se démarquent d’un ensemble pourtant homogène, à commencer par le très efficace « The Prophecy of Agony », qui est particulièrement riche de ce que l’on a eu l’occasion de détailler plus haut. Ce titre trouve un équilibre parfait entre riffs accrocheurs et ambiance majestueuse, et il en cela très représentatif de ce qu’ACOD est parvenu à créer sur ce nouvel album. On notera enfin quelques titres moins axé sur le beau et davantage sur le tragique – si l’on considère toutefois que les deux notions n’ont rien en commun, ce qui n’est pas admis, loin s’en faut –, avec « Nekyia Catharsis » et « Through the Astral Door ». Fourth Reign Over Opacities and Beyond regorge de titres coup de poing et le travail d’ACOD en ressort évidemment grandi et valorisé.

Une très belle réussite que ce nouvel album. Les Marseillais sont parvenus à mettre au monde un album très impressionnant et dont l’aura intrigue beaucoup. Les dix titres qui composent Fourth Reign Over Opacities and Beyond servent tous le même but : faire de la dernière création d’ACOD un album pictural dont l’écoute ne laisse pas de marbre. L’objectif est rempli avec beaucoup de réussite. Le groupe bascule ainsi dans une autre dimension, et la signature en faveur du label Les Acteurs de l’Ombre n’est à ce titre pas anodine. Avec des productions de cette qualité, ACOD n’est pas prêt de stopper sa vertigineuse ascension.

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