- États-Unis
- Black Metal
- Indépendant
- 26 février 2025
Il y a quelques semaines, nous nous étendions sur l’album moyen émanant de l’attrait ambivalent pour le christianisme orthodoxe de Патриархь. Aujourd’hui, il est temps de s’intéresser à un groupe dont la démarche dans ce registre est infiniment plus sincère. Récemment auteur de son deuxième album, Hesychast fait office de défenseur de la foi au sein de la scène black metal, et crie sa conviction sur un album doté de sérieux atouts. Si l’unblack black a souvent été vu, au mieux comme un paradoxe, au pire comme une ironie ridicule, force est de constater que For Whom We Sing New Troparia risque fort de nous faire revoir notre jugement.
Si l’hésychasme — cette pratique spirituelle typique du christianisme orthodoxe — ne vous parle pas particulièrement, la pureté de la démarche du duo américain pourrait vous échapper. Mais il s’avère que Scott et Ethan sont des orthodoxes convaincus et pratiquants, tel qu’ils l’ont déjà détaillé en interview par le passé. De quoi regarder leur musique d’un œil différent. Quant à la façon dont cela transparaît dans celle-ci, il n’y a qu’à constater. Le titre introductif, « O Bride Unwedded », est construit autour de l’hymne Agni Parthene, l’un des plus fameux de la tradition orientale. Si celui-ci est à l’origine grec, Hesychast en utilise une version en slavon liturgique en guise d’arrière-plan, et pas n’importe laquelle, celle interprétée par les moines du monastère de Valaam, communément considérée comme l’une des plus saisissantes. Dès les premières minutes de For Whom We Sing New Troparia, l’attention est captée sans mal.
De façon générale, le black metal de Hesychast se distingue par sa lumière. Bien que la base soit riche en chants éraillés et en beats frénétiques, on se saurait trouver les moindre ténèbres dans la musique des Américains. L’ensemble est très recueilli, et pourtant très aérien. Hesychast trouve une nuance parfaite entre le climat céleste propre au black metal que l’on qualifiera de spirituel, et la nécessité de faire peser le poids divin dans sa musique, conformément à cette vision très orthodoxe du rapport à Dieu. Quiconque a déjà visité une église orthodoxe sait que tout y est fait pour faire peser sur les épaules de ses visiteurs le poids de quelque chose d’infiniment plus grand. Dès lors, on retrouve sur cet album les éléments habituels du black metal à tendance religieuse. Les chœurs notamment, comme sur l’excellent « The Sixth Hour ».
Mais on trouve également, et c’est plus surprenant, quelques touches orientalisantes sur au moins deux titres, comme si le duo souhaitait mettre à l’honneur le christianisme des origines, dont les orthodoxes revendiquent l’héritage. C’est le cas dans l’outro de « Deir ez-Zor » et dans la seconde partie de « When Your Well is Dry », dans laquelle un riff exotique pointe le bout de son nez. On constate une richesse d’ensemble qui étoffe l’écoute de For Whom We Sing New Troparia de façon assez impressionnante. Les deux titres les plus longs que sont « The Proof » et « The Sixth Hour » — huit minutes de musique dans les deux cas — fourmillent de sucreries et de petits ajouts qui les rendent considérables au sein de l’album. Deux véritables piliers qui contribuent à rendre le travail de Hesychast absolument admirable.
Et quand bien même ce dernier serait léger et noble au possible, le duo n’est pas en reste pour secouer son auditoire. Sur « Idols », Hesychast montre définitivement que le black metal est parfaitement dimensionné pour le message qu’il souhaite passer. Sans perdre ce lien précieux avec les atmosphères travaillées qui font la qualité de l’album — on trouve de nouveau des chœurs en arrière-plan —, les musiciens y poussent le curseur de l’agressivité pour donner naissance à un titre qui se distingue au sein de l’album, mais sans jurer avec le reste de son contenu. On apprécie d’ailleurs beaucoup la paire qu’il forme avec son successeur, « Streams », lui aussi plutôt énergique.
Auteurs d’un premier album déjà très intéressant en 2016, les Américains de Hesychast passent réellement à la vitesse supérieure avec For Whom We Sing New Troparia. Reflet d’une conviction inébranlable, ce nouvel album est le symbole que black metal et foi chrétienne peuvent donner naissance à des pièces musicales de grande qualité. Que l’on approuve le mariage ou non, pour une raison ou pour une autre, il ne serait que mauvaise foi de ne pas reconnaître le talent que Hesychast a su mettre dans cet album. Pour rompre un peu avec l’hérésie trop peu épaisse et souvent feinte que l’on trouve dans le black metal, venez donc vous rafraîchir avec quelque chose qui a le mérite d’être sincère. Et ça se sent.
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A few weeks ago, we delved into the rather mediocre album born from Патриархь’s ambivalent attraction to Orthodox Christianity. Today, it’s time to focus on a band whose approach to this theme is infinitely more sincere. Having recently released their second album, Hesychast stands as a true defender of the faith within the black metal scene, proclaiming their conviction through a record with serious strengths. While unblack metal has often been seen—at best—as a paradox, and at worst as a ridiculous irony, For Whom We Sing New Troparia might just force us to reconsider our judgment.
If hesychasm—the spiritual practice specific to Orthodox Christianity—doesn’t particularly ring a bell, the purity of the American duo’s approach may elude you. But as it happens, Scott and Ethan are deeply devoted, practicing Orthodox Christians, as they have detailed in interviews in the past. This alone changes the way we might view their music. And as for how this faith manifests in their sound, the evidence is plain to see. The opening track, “O Bride Unwedded,” is built around the hymn Agni Parthene, one of the most famous in Eastern tradition. While originally Greek, Hesychast employs a Church Slavonic version as a backdrop—and not just any version, but the one performed by the monks of the Valaam Monastery, commonly regarded as one of the most striking renditions. From the very first minutes of For Whom We Sing New Troparia, the listener’s attention is effortlessly captured.
In general, Hesychast’s black metal is marked by its luminosity. Though the foundation remains rich in rasping vocals and frenzied blast beats, there is not a trace of darkness in the Americans’ music. The atmosphere is deeply contemplative, yet incredibly ethereal. Hesychast finds the perfect balance between the celestial aura inherent to spiritual black metal and the necessity of conveying the weight of the divine in their music, in line with this profoundly Orthodox vision of the relationship with God. Anyone who has ever set foot in an Orthodox church knows that everything within is designed to impress upon visitors the weight of something infinitely greater than themselves. As a result, For Whom We Sing New Troparia carries all the familiar elements of religiously inspired black metal. The choral arrangements, particularly in the excellent “The Sixth Hour,” stand as a testament to this.
But more surprisingly, the album also features a few Oriental touches in at least two tracks, as if the duo wished to honor Christianity’s origins—an inheritance the Orthodox tradition strongly claims. This is evident in the outro of “Deir ez-Zor” and in the latter half of “When Your Well is Dry,” where an exotic riff makes a subtle yet striking appearance. This richness lends an impressive depth to For Whom We Sing New Troparia. The two longest tracks—“The Proof” and “The Sixth Hour,” both clocking in at eight minutes—are teeming with details and subtle additions that elevate them within the album. These two pillars reinforce the sheer brilliance of Hesychast’s work.
And even though their music is light and noble in essence, the duo does not shy away from shaking their audience. On “Idols,” Hesychast fully demonstrates that black metal is the perfect vessel for the message they wish to convey. Without losing the carefully crafted atmospheres that define the album—again, with choral backing—the musicians push the aggression further, producing a track that stands out yet remains fully cohesive with the album’s overarching sound. Its pairing with the following track, “Streams,” which is also particularly energetic, is a particularly strong moment in the record.
Having already delivered a highly intriguing debut album in 2016, Hesychast truly shifts into higher gear with For Whom We Sing New Troparia. A reflection of unwavering conviction, this new album stands as proof that black metal and Christian faith can indeed give rise to works of remarkable quality. Whether one approves of this union or not, for whatever reason, it would be nothing but bad faith to deny the sheer talent Hesychast has poured into this record. If you wish to take a break from the often-thin and feigned blasphemy prevalent in black metal, then refresh yourself with something that, at the very least, has the merit of sincerity. And you can feel it.