L’Incendio – L’Incendio

by Secluded Copyist

Anciennement Xipe Totec, nomination sous laquelle il a sorti deux EP, le groupe italien L’Incendio a sorti aux premières lueurs du mois juin son tout premier album. Originaire de la région de Bologne, le groupe nous fait le plaisir de nous faire découvrir un death metal aux subtiles touches expérimentales et aux influences multiples. Ce premier album sera l’occasion rêvée pour les membres de L’Incendio de s’affirmer à l’échelon supérieure d’une scène italienne qui n’en finit plus de nous proposer des productions revigorantes à souhait. Nous aurons à cœur de nous pencher sur l’aspect technique de l’album, qui présente un intérêt certain.

Passez de suite votre chemin si vous espérez trouver ici un album de brutal death aussi violent qu’un troupeau de rhinocéros enragés. Vous serez sans doute déçus de vous trouver face à une production, certes, suffisamment frénétique pour être appréciée et considérée comme digne représentante du genre death, mais qui se montre surprenante et étonnamment méditative pour peu que l’on se laisse porter par ses mélodies et ses thématiques très axées sur la contemplation d’un monde à la dérive et qui voit sa charnière menacée par le tranchant glacial d’un futur inévitable. Comme évoqué précédemment, cet album présente quelques aspects expérimentaux qui semblent tout à fait bienvenus. Ainsi, nous aurons le plaisir de découvrir quelques joyeusetés telles que des chants clairs ou même quelques caractéristiques propres au metal progressif qui viendront étoffer une musique naturellement riche.

Le quatuor italien frappe par sa capacité à faire varier le rythme de sa musique, parfois même au sein d’un seul et même titre. Les puristes y verront une diversité faisant s’éloigner du metal extrême un album pourtant très bon, mais j’estime qu’il convient avant tout de se laisser aller au moins une fois par le remarquable travail accompli par les italiens avant de se permettre la mise en évidence d’un quelconque avis sur leur musique. La légitimité, tout un débat. Quoi qu’il en soit, même si l’on peut effectivement avancer que la musique du groupe italien se veut accessible et peut-être un tantinet trop abordable pour du death metal, toujours est-il que la recette cuisinée par L’Incendio est très réussie et régale nos sens avec une facilité déconcertante. Si nous nous penchons avec davantage de précision sur la prise de position adoptée par les membres du groupe, il est dit que chaque piste a effectivement été écrite et produite de manière quasiment indépendante. Je vous accorde qu’il est contestable de ne pas concevoir un album comme un tout, mais avouons que, malgré cette variété, L’Incendio se montre très cohérent dans sa continuité.

Le fait est que cet album est riche d’influences multiples, comme il est aisément audible pour les oreilles attentives. Ce choix apporte quantité de sonorités différentes à la musique des italiens, et cela constitue une force indéniable. Plutôt que de tabler sur sa capacité à nous galvaniser avec fureur et furie, penchons-nous sur celle qui nous transcendera, et elle est bel et bien présente. Nous sommes encore loin des standards qui nous transportent aux toutes premières notes, mais les italiens ont parfaitement assimilés les facteurs entrant en jeu au moment de composer des titres faisant voyager les auditeurs, pour notre plus grand plaisir. S’il est une chose que je regrette, c’est sans doute l’attente d’un final explosif après avoir parcouru un album qui fait preuve d’une certaine retenue, même si « L’Incendio pt 1&2 » fait office de clôture de spectacle tout à fait convenable.

Vous vous surprendrez à être bercés par une musique que vous n’auriez pas estimée pouvoir aimer. Il est vrai que L’Incendio n’est pas un album des plus conventionnels en ce qui concerne le death metal, mais il agit surtout comme une bouffée d’air frais opportune. Sans être réellement expérimentale pour autant, la musique du groupe italien fait preuve d’une diversité et d’une certaine distinction qui raviront tous les adeptes des groupes qui sortent quelque peu des sentiers battus. Un excellent album de la part de L’Incendio, qui en amènera, espérons-le, beaucoup d’autres.

 

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