Defender – Defender III

by Secluded Copyist

Dans l’univers envoûtant du dungeon synth, où le son des claviers tisse des mondes imaginaires, l’artiste américain Defender émerge avec son troisième opus, sobrement intitulé Defender III, comme à l’accoutumée. Plongeant profondément dans les racines du dungeon synth traditionnel, Defender nous offre un voyage musical émotionnellement puissant et techniquement brut. Ce nouvel opus ne marque pas seulement un jalon dans la carrière de l’artiste, mais incarne également sa dévotion à maintenir une cadence créative rigoureuse et toujours couronnée de succès. Trois ans se sont écoulés depuis la sortie de son tout premier album, mais l’émotion demeure intacte à chaque nouvelle sortie, tant son univers musical fait mouche.

L’âme de ce troisième album réside dans les mélodies captivantes créées à l’aide de sonorités au clavier plaintives et finalement assez profondes. Chaque piste dévoile une palette d’émotions complexes, allant de la mélancolie à l’espoir en passant par l’introspection. Les compositions évoquent un sentiment de nostalgie, comme si elles évoquaient des histoires oubliées d’époques lointaines. Cependant, ce sont les petites imperfections — toutes proportions gardées —, les infimes grésillements et les nuances raw qui ajoutent une authenticité palpable à l’ensemble. Les choix techniques de Defender nous rappellent avec facétie que, dans le dungeon synth plus qu’ailleurs, la beauté réside souvent dans l’irrégularité et l’authentique.

Plonger dans l’écoute de Defender III équivaut à entreprendre un voyage à travers des paysages intemporels. Les mélodies — finalement assez simples mais pas simplistes — transcendent les barrières du temps et de l’espace, évoquant des sensations que l’on a peine à nommer mais qui commettent leur forfait sans mal. Les titres tels que « So Far From Home » semblent résonner avec la mélancolie de l’éloignement, alors que « Into the Storm We Ride » invite à la participation à quelque quête particulièrement grisante. Moins médiévalisant que ses prédécesseurs — la faute, en partie, à la disparition de certaines percussions —, l’album jongle tout de même habilement entre différents registres, créant ainsi une espèce d’équilibre qui donne corps à un ensemble très homogène.

Force est de constater que Defender est un projet que l’on doit s’habituer à retrouver chaque année, alors même que l’artiste qui se cache derrière l’armure est le géniteur d’une véritable légion d’autres entités (Disgraced Knight, Haunted Realm et bien d’autres encore). Chaque nouvel album se situe dans la plus stricte continuité du précédent, et ce depuis 2021. Au diable l’innovation. Nous autres, explorateurs de donjons chevronnés, exécrons pour la majeure partie le changement. La recette de Defender fonctionne parfaitement avec les ingrédients actuels, il n’y a donc aucune raison d’en changer, et l’on salue l’artiste pour sa fidélité vis-à-vis des méandres du dungeon synth traditionnel.

Le troisième album de Defender se dresse comme un exemple éloquent de la façon dont le dungeon synth peut toucher les âmes et raconter des histoires tout en s’inscrivant dans une démarche finalement assez simple. À l’aide de mélodies profondes au son brut, Defender sculpte un nouveau voyage musical captivant. Avec humilité, Defender enchaîne les albums et continue à faire montre d’une habileté prononcée pour la création d’un dungeon synth riche qui ne renie pas ses origines. Plus que jamais, un projet à suivre et à consommer.

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