Cvinger – Embodied In Incense

by Secluded Copyist

À la fin du mois de mai dernier, nous avons eu la bonne surprise de nous trouver face à une nouvelle sortie de la part du quatuor slovène Cvinger. En effet, depuis sa création, en 2012, la formation d’Europe centrale s’est montrée relativement productive en matière de sorties. Une demo et un EP en 2013, un premier album en 2014, et un single en 2015, dont le titre apparaît sur le deuxième album, en 2016. Rien que ça. Nous pourrions légitimement estimer que le fait de sortir régulièrement de la musique empêche le groupe de se montrer surprenant pour son auditoire, mais ce n’est pas le cas. Cvinger parvient toujours à transcender par son atmosphère, et tout cela est parfaitement perceptible sur Embodied In Incense.

Malgré les Grimoir, Mordenom et autres Samomor, la Slovénie ne fait évidemment pas partie des pays auxquels on pense au moment de tabler sur le vivier local le plus fructueux d’Europe centrale en matière de black metal. La faute, sans doute, à un manque de rayonnement qui empêche les groupes de faire découvrir leur musique au plus grand nombre. Tout cela est fort réducteur, car il y a dans ce pays une scène black tout à fait satisfaisante, et le dernier album de Cvinger ne vient évidemment pas déroger à la règle. Grâce à un black death juste et mesuré, la formation slovène a de très sérieux arguments pour passer dans la catégorie supérieure.

Beaucoup trop de formations se revendiquant appartenir au genre black death ne savent pas, ou ne veulent sans doute pas, produire une musique composée avec rectitude. À croire que seul l’aspect martial et dévastateur compte. Il serait réducteur d’estimer que le black death se limite à ces joyeusetés. Effectivement, la musique présente sur Embodied In Incense fait preuve d’une richesse très satisfaisante. Outre le fait que le travail de production ait été particulièrement bien réalisé, c’est dans sa structure que cette album dévoile tous ses atouts. Embodied In Incense se divise ainsi en trois chapitres, chacun étant introduit par un titre spécifique. Cette perspective n’est pas nouvelle, mais elle a très bien été gérée par le quatuor, et chaque chapitre a ses propres caractéristiques. Des émotions somme toute assez distinctes au sein d’un même album, le pari était risqué, mais il a été réussi avec brio.

De manière générale, la musique de Cvinger est très noire, et l’accent est mis sur la réalisation d’une atmosphère à la fois pesante et effarante. Cette dernière apporte beaucoup à un album qui se veut très riche. Les aspects black tout comme les aspects death sont tout à fait discernables à l’oreille, et le mélange est très satisfaisant. Cvinger a sorti un album animé par de nombreux sentiments aussi occultes que galvanisants, mais sa musique ne tombe jamais dans la saturation ou dans l’encombrement. Embodied In Incense est un album à écouter dans son ensemble, car le fait de se laisser porter par les trois chapitres offrent à l’auditeur un voyage musical d’une qualité rare. Mais lorsque l’on connait le talent du groupe, tout cela n’est finalement pas si surprenant que cela.

Embodied In Incense est un album qui fera sans doute date dans l’histoire de Cvinger. Les instrumentations et l’atmosphère offrent beaucoup de profondeur à l’album et prouvent à quel point le groupe sait se montrer productif. Nous ne pouvons désormais souhaiter qu’un chose au quatuor slovène, qu’il poursuive sa carrière déjà impressionnante sur la même ligne de conduite, car son vécu ne présage que de belles choses sur la scène européenne.

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