- Article initialement publié sur Heiðnir Webzine
- France
- Black Metal Atmosphérique
- Sword Productions
- 31 août 2016
Au cours de l’été, nous avons eu la chance d’être familiarisés avec un album très prometteur de la part du groupe Maléfice. Le Monastère des Hommes en Noir fait office, pour la formation française, de toute première sortie, et nous nous devons d’admettre qu’il est déjà riche de nombreux atouts. À l’aide d’une conception fort intéressante du black atmosphérique, nous verrons que Maléfice a beaucoup d’arguments à apporter quant à la qualité de son premier album.
En prenant la division atmosphérique du black metal en guise de base à notre illustration, nous ne saurions être plus vagues. Au sein de ce genre se trouvent encore une multitude de sous-genres aussi différents les uns des autres. Et, ce qui est intéressant dans le cas de Maléfice, c’est que la formation française touche à énormément de styles distincts, mais principalement dans le domaine de l’ambient. Certes, il s’agit là d’un groupe de black, mais ne vous attendez pas à vous trouver face à des riffs dévastateurs, une batterie survoltée et des distorsions à vous retourner le cerveau. Non, la musique de Maléfice appartient à la branche du black metal qui vous fait voyager dès les premières notes de clavier, un peu à la manière d’un Summoning, d’un Elffor ou d’un Caladan Brood.
Quand bien même la qualité de Le Monastère des Hommes en Noir serait évidente, il faudra néanmoins beaucoup de temps aux français pour espérer un jour égaler le talent de ces illustres groupes. Et pourtant. En ce qui concerne la musique en elle-même, indépendamment de l’univers graphique, beaucoup sont ceux, j’en suis convaincu, ayant d’abord pensé à un énième projet de dungeon synth. Même si les attributs propres aux metal extrême sont effectivement présents, le travail d’ambiance et le jeu au clavier rappellent sans contestation possible la talentueuse composition des meilleurs projets d’ambient, et pour cause. Maléfice est un groupe dont les influences sont assurément multiples, et cela se ressent bien évidemment dans l’atmosphère générale de l’album, qui se veut délicieusement old school. Cet aspect est aussi perceptible vis à vis de la qualité du son, qui se veut légèrement mais volontairement lacunaire. Dans tous les cas, cela ne fait qu’améliorer l’immersion au sein de cette perle qu’est Le Monastère des Hommes en Noir.
En se penchant avec davantage de précision sur l’univers du groupe, nous nous apercevons rapidement que l’idéologie générale, tout comme les thèmes abordés, se rapproche davantage de celle déployée à grands revers dans le NSBM. On peut ainsi y déceler des références à la Seconde Guerre mondiale et à l’armée dirigée par un certain monsieur moustachu. Un peu surprenant lorsque l’on décortique minutieusement la musique produite par Maléfice, mais nous sommes au moins heureux de ne pas nous retrouver face à un album inaudible où les riffs sauvages sont uniquement agrémentés de paroles louant les principes fascistes. Cet album se montre à ce titre très poétique et trouve le compromis parfait entre agressivité et envoûtement. Le Monastère des Hommes en Noir fait partie de ces rares albums capables de vous transporter à travers des songes aussi curieux que passionnés.
Ouvrez grand vos yeux et vos oreilles, Maléfice est une formation qu’il convient désormais de suivre de près. Si ce n’est déjà fait, assurez-vous de pouvoir faire connaissance avec Le Monastère des Hommes en Noir comme il se doit, car, si d’aventure vous êtes particulièrement friands des groupes dont le style se situe dans la même veine, vous serez sans le moindre doute pris aux tripes par la magie et l’exaltation proposée par le groupe français.