- Article initialement publié sur Heiðnir Webzine
Nous y sommes enfin ! La tant attendue troisième édition du Fall of Summer débute enfin à Torcy sous un soleil de plomb et au sein du cadre magnifique qu’est celui de l’Île de Loisirs. Malgré un léger retard qui a vu les festivaliers patienter un certain temps devant l’entrée du site, les hostilités commencent avec les rennais de Hexecutor, qui entament leur prestation avec tout de même près de vingt minutes de retard. Grâce à leur thrash metal puissant et énergique, nul doute que le Fall of Summer va démarrer sur une très bonne note.
En prenant en compte les quelques spécificités propres au thrash metal, nous nous apercevons rapidement qu’il s’agit sans doute de l’unique genre représenté au Fall of Summer qui soit vraiment adapté pour ouvrir le festival. Et quel autre groupe que celui de Hexecutor était mieux placé ? Les rennais ont beau ne pas avoir tant de vécu que cela sur la scène thrash, toujours est-il que leur prestation fait office d’apéritif tout à fait convenable en vue des groupes qui composent le reste du running order de la journée de vendredi. C’est ainsi que les premiers festivaliers présents peuvent goûter à l’énergie folle du groupe rennais et de son chanteur, Jey Deflagratör, dont le jeu de scène si expressif plonge tout le monde dans une espèce de surexcitation dont seul le thrash metal a le secret.
Nos cervicales sont déjà soumises à rude épreuve alors que le groupe enchaîne les titres sans faire retomber le rythme effréné qui a été mis en place dès le début du concert. Les différents amateurs de thrash, disséminés un peu partout dans le public, sont déjà aux anges et se meuvent déjà de manière fort frénétique sur le sable qui jonche les abords de la scène Blackwaters. Un entrée en matière fort appréciable pour un festival que tout le monde a fermement attendu.
Au delà de son excellent show, Hexecutor prouve à tous les spectateurs présents qu’il faudra, d’ici quelques années, compter sur eux au sein de la scène thrash française. Forts de trois sorties mais toujours sans album complet à leur actif, les rennais pourraient frapper un grand coup en matérialisant toutes ces idées dans une production, après un EP et un split très prometteurs. En attendant, nul doute que les nombreux adeptes de thrash se consoleront au rythme impétueux de leurs sulfureuses prestations.
Après une nuit sans doute très courte et riche en consommation de boisson houblonnée, tant pour les festivaliers que pour les artistes, c’est devant la scène Blackwaters que tout le monde remet le bleu de travail pour le deuxième et dernier jour de festival. Contrairement à la veille, c’est désormais le black metal qui est à l’oeuvre pour l’ouverture avec le groupe francilien Hell Militia. Les membres de ce dernier, loin d’être des débutants, vont déverser sur nous un flot ininterrompu de haine et de malsanités, pour, évidemment, notre paradoxal plus grand plaisir.
En temps normal, Hell Militia a pour habitude de projeter nombre d’images morbides et glauques en arrière plan de la scène grâce à un vidéoprojecteur. Vous l’aurez compris, à midi et par temps ensoleillé, il valait mieux oublier cela sur le champ. Fort heureusement, ce choix n’a pas eu le moindre impact sur la prestation pernicieuse et irrespirable des franciliens. À l’aide de leur black metal teinté de légères touches death, ces derniers n’ont pas eu à se faire prier pour instaurer une atmosphère aux influences guerrières très marquées et pour insuffler une dynamique violente qui demeurera effective jusqu’à la fin de la journée. Nous noterons également le jeu de scène particulièrement malfaisant de RSDX, qui semble rentrer dans la peau d’un personnage hautement impressionnant le temps du show.
On constate rapidement une certaine expérience de la scène qui se dégage des différents membres du groupes. Les titres s’enchaînent à un rythme soutenu et plonge le public dans une bulle au sein de laquelle la chaleur et le sable sont remplacés par une ambiance froide et une terre calcinée. La formation française ne tombe jamais dans l’excès et fait preuve d’une certaine maîtrise. Nous noterons au passage la qualité du son et soulignons ainsi le travail effectué par les techniciens et les ingénieurs du son. En ce qui concerne le black metal, au delà du jeu de scène, rien n’est plus important que le son pour avoir droit à une prestation des plus réussies.
Frénétique et bienvenu pour réveiller tout le monde, le show de Hell Militia tomba à point nommé pour introduire cette deuxième journée de festival. La formation francilienne sait y faire en matière de black aux sonorités belliqueuses, et il ne nous fallait rien de plus pour émerger complètement à la suite d’un réveil qui s’est sans doute avéré difficile pour la majorité des festivaliers présents.
Merci à Hugo pour la photographie.
Il s’agit d’un show que tout le monde attendait avec beaucoup d’impatience. Phazm est, depuis quelques années, un groupe sur lequel il faut compter dans le paysage du metal extrême français, et cela passe, bien évidemment, par ses prestations live. C’est en début d’après-midi et sur la scène Sanctuary que Pierrick et les autres membres de Phazm ont pris place, devant un nombre assez impressionnant de spectateurs. C’est grâce à son black accessible et teinté de nombreuses influences que le quatuor lorrain est parvenu à mettre le feu à un public déjà très chaud.
Il n’est sans doute pas nécessaire de revenir là-dessus à l’occasion de chaque live report concernant une prestation s’étant déroulée avant la tombée de la nuit, mais il est évident que le fait de voir se dérouler des concerts de black en pleine après-midi et avec une température frôlant les 30°C n’est pas optimal pour l’immersion du public. Qu’à cela ne tienne, il en fallait bien plus pour perturber la prestation des très prometteurs membres de Phazm devant une foule plutôt conséquente. Et cela a sans doute eu un impact sur ce qui était le plus visible sur la scène, à savoir le plaisir monstrueux pris les différents membres du groupe.
La prestation de Phazm fait partie de celles qu’il ne fallait manquer pour rien au monde. Le plaisir pris par la formation française était communicatif à souhait, et le public ne s’est évidemment pas fait prié pour s’imprégner d’une musique à la fois réussie et très fluide. Comme durant la majeure partie du festival, le son était parfait et a contribué à rendre la prestation de Phazm exceptionnelle. Comme nous pouvions légitimement nous y attendre, les titres joués sur scène ont principalement concerné la dernière et excellente sortie du groupe, l’album Scornful of Icons, dévoilée il y a quelques mois. Les chants de Pierrick sont toujours aussi réussis et nous ont même fait soutenir la comparaison avec ceux d’un certain hurleur hongrois, avec qui il partage un spectre vocal plus ou moins similaire. Les musiciens ont joué de manière relâchée et détendue malgré la chaleur, et ont ainsi fait étalage de leur maîtrise et de leur talent, qui n’ont de toute manière plus besoin d’être confirmés.
Nous avons également apprécié, comme tous les spectateurs ayant remarqué cette subtilité, l’hommage rendu à Mika Bleu au terme de la prestation des lorrains. Ce qui peut sembler mineur pour beaucoup signifie en réalité bien plus pour la grande famille que constitue la communauté metal française et européenne. La disparition d’une personne telle que Mika a eu un impact considérable et a provoqué une vaste émotion chez les nombreux groupes et personnalités pour lesquels il a comptés, et Phazm en fait bien évidemment partie.
Non, le show de Phazm ne devait être raté sous aucun prétexte. Si toutefois cette tragédie est arrivée, je vous invite vivement à tout mettre en oeuvre pour tenter de voir le groupe lorrain sur scène, car nous ne répéterons jamais assez à quel point ses prestations sont vivantes, acharnées et plaisantes pour le public présent. En effet, Phazm semble davantage opérer dans un répertoire propre au black, mais sa musique demeure très accessible et il serait bien grotesque de ne pas se pencher dessus avec intérêt.
Merci à Hugo pour la photographie et pour sa collaboration à la rédaction de cet article.
Article signé Blackouttalks
ADX est le premier groupe de Heavy Metal à se produire ce week-end. Cela fait maintenant dix ans que le combo a effectué son retour, ce qui lui a bien sûr permis de rajeunir son public et c’est sans compter sur la vieille garde qui est toujours présente.
Les hostilités sont lancées avec « La Mort en Face », le morceau d’ouverture du dernier album Non Serviam et l’on peut aisément dire que celui-ci ne sera plus absent des setlists du groupe tellement il se révèle efficace. Sur scène, les musiciens menés par Phil et Betov sont appliqués mais très contents d’être là. Il faut dire que le public présent embarque bien dans le concert et que le son, pas forcément optimal mais très puissant a de quoi faire remuer les tignasses ! Si à une époque, ADX aimait beaucoup parler et faire des pitreries entre les morceaux, ce ne sera pas le cas aujourd’hui, l’affiche du festival étant dans l’ensemble très sérieuse et le temps de jeu alloué plus restreint que lors d’une prestation en tête d’affiche mais nous y reviendrons ! ADX nous offre évidemment ses plus grands classiques comme « Déesse du Crime », « Notre Dame de Paris » ou « Mémoire de l’Éternel » mais c’est surtout « Division Blindée », réclamé à corps et à cris par des fans des premiers rangs sous le nom de « Saucisson Blindé » qui marquera les esprits ! La prestation étant assez courte, l’heure est déjà venue pour le quintet d’asséner son morceau le plus connu, à savoir « Caligula » mais ce n’est pas au goût d’un roadie du festival qui passe le morceau entier à faire signe au groupe de s’arrêter de jouer, alors que le festival a déjà pris une demi heure de retard.
Le groupe essaie de ne pas y prêter trop attention mais le membre de l’équipe technique insiste encore et toujours, forçant l’ingé-son à couper le son et débranchant lui même les amplis du groupe (!!!) qui terminera le morceau avec le son de façade uniquement. Une fin en eau de boudin et un manque de respect pour ADX, qui ne méritait absolument pas cela. Nous espérons donc rapidement pouvoir revoir le groupe dans des conditions le mettant plus en avant.
Setlist ADX :
– La Mort en Face
– La Complainte du Déméter
– Mémoire de l’Éternel
– Red Cap
– Déesse du Crime
– Notre Dame de Paris
– Division Blindée
– Caligula
Article signé Blackouttalks
Les premiers rangs se garnissent à l’avance pour accueillir Manilla Road sur la scène Sanctuary. Il faut dire que les Américains ne se produisent que très rarement par chez nous (ils effectueront une deuxième date en France sur cette tournée au Pyrenean Warriors Open Air en compagnie d’ADX), leurs prestations prenant donc rapidement des allures d’événements.
C’est donc sous une chaleur toujours écrasante que le groupe monte sur scène, bien décidé à en découdre. La joie du quartet de se trouver là est palpable et le public le lui rien bien. Quel bonheur de voir les musiciens plaisanter entre eux, entre les morceaux (le très bon batteur allemand Neudi en prend pour son grade) ou bien ou bien de voir Bryan « Hellroadie » (chant) photographier et filmer le public afin d’immortaliser ce bon moment passé au Fall Of Summer. Mark « The Shark » Shelton (guitare) et Bryan se partagent parfois le micro et on ne pourra s’empêcher d’être surpris en constatant la ressemblance de leurs deux voix. Il faut dire que Mark Shelton était, dans les années 80, le chanteur du groupe (qui était alors un trio) mais qu’il se concentre désormais principalement sur la guitare. La setlist fait évidemment la part belle aux albums Crystal Logic, The Open Gates et The Deluge dont le groupe fête les 30 ans cette année. La musique épique et complexe du combo pourrait parfois prêter à sourire, mais il faut avouer que dans ce contexte les « Witches Brew » ou autres « Heavy Metal To The World » font mouche et assurent à Manilla Road un succès de foule insoupçonné au sein d’une affiche à dominance extrême. On ne pourra au final que regretter que le son manquait un peu de clarté. Une très bonne surprise aux allures de véritable tour de force.
La fin d’après-midi du vendredi est un moment important de ce Fall of Summer, car elle voit se produire les intrigants finlandais de Oranssi Pazuzu sur la scène Blackwaters. Alors que Värähtelija, son dernier album, est sorti au mois de février, c’est dans une fringante forme que nous apparaît le quintette du pays des mille lacs. Grâce à son approche si particulière du black metal, tous les amateurs de musique extrême teintée de touches inhabituelles attendent avec impatience l’une des prestations de ce Fall of Summer qu’il ne faut pas manquer.
Alors que, pour la majorité des groupes de black présents pour ce festival, le fait de jouer sur la scène Blackwaters en plein jour peut constituer un frein au flux de sensations susceptibles de nous envahir, nous sommes forcés de constater que cela pourrait tout aussi bien augmenter ce flux dans le cas de la musique d’Oranssi Pazuzu. Pour ceux n’y étant pas familiarisés, cette dernière est emprunte d’une certaine complexité qui rend, évidemment, son appréhension difficile, mais qui, dans le même temps, fait preuve d’une transcendance dont seuls les plus grands albums peuvent se targuer. Les émotions ressenties à l’écoute de Värähtelija sont déjà exceptionnelles, elles ne devraient être que plus impressionnantes en live.
En concentrant leur setlist sur ce dernier album, les finlandais ne saurait combler davantage un public plutôt conséquent, aussi bien constitué de connaisseurs que de curieux, avides de découvrir de quoi est faite la mystérieuse alchimie d’Oranssi Pazuzu. À peine le concert commence que le premier problème que l’on qualifiera de technique apparaît, les basses sont plutôt fortes et nul doute que les festivaliers situés aux premiers rangs les sentent au plus profond de leur cage thoracique. Ce petit désagrément est vite corrigé mais les basses éclipseront tout de même une partie des sonorités plus aiguës jusqu’à la fin du concert. Dans le cadre d’un concert comme celui d’Oranssi Pazuzu, dont la musique est l’une des plus complexes à être jouées durant le festival, c’est plus que regrettable.
Malgré cette petite difficulté, le show livré par les cinq finlandais est sans doute à la hauteur des espérances placées par les spectateurs, voire même au delà. Les titres s’enchaînent avec une fluidité sans pareille, il est même aisé de fermer les yeux et de se laisser porter par le merveilleux voyage musical mais également pictural proposé. La satisfaction ressentie n’a finalement d’égal que la frustration éprouvée au moment de la fin du concert haut en couleurs proposé par les finlandais, tant cette prestation aura marqué de fort belle manière cette troisième édition du Fall of Summer.
Au delà des bonnes surprises de ce festival, si nous devions nommer cinq groupes qu’il ne fallait pas manquer durant ce Fall of Summer, Oranssi Pazuzu en ferait assurément partie. Même pour les néophytes ou pour ceux dont la musique des finlandais ne constituait initialement pas un intérêt particulier, nous parions que la prestation les a fait changer d’avis, et plutôt deux fois qu’une. Le groupe du démon orange a, à sa manière, mis le feu à la scène Blackwaters grâce à une prestation profonde et détonante.
Setlist Oranssi Pazuzu :
– Saturaatio
– Lahja
– Hypnotisoitu Viharukous
– Jam
– Vasemman Käden Hierarkia
Article signé Blackouttalks
Après la très bonne prestation de Manilla Road, c’est sans surprise que Riot V est lui aussi très attendu. Ce nom peut paraître bizarre mais il s’agit bien de la réincarnation de la formation américaine Riot, le groupe qui a sorti le célèbre Fire Down Under en 1981 ! Suite au décès de Mark Reale (membre fondateur et guitariste en 2012), les membres du groupe ont préféré modifier le nom afin de montrer que Mark n’était plus là.
Encore une fois, voilà un groupe que nous n’avons pas l’habitude de voir par chez nous et le public ne s’y trompe pas, les fans donnant de la voix dès le début de « Narita ». On constate très rapidement que s’il n’y a plus un seul membre d’origine dans cette incarnation du groupe, le line-up reste néanmoins très solide, le musculeux Todd Michael Hall au chant survolant le set avec une aisance déconcertante. On est à peine surpris de retrouver le stakhanoviste Frank Gilchriest derrière les fûts, qui lui aussi assure le taf sans en mettre une à côté. Bizarrement, ce n’est pas Fire Down Under (dont le titre éponyme sera même omis) qui est le plus représenté mais Thundersteel (1988) dont pas moins de quatre extraits trouveront leur place dans la setlist. Quand on entend les parties de guitares de Mike Flyntz et Nick Lee, on réalise que plus d’un guitariste en herbe a dû au moins écouter une fois du Riot dans sa vie, à tel point qu’on se dit que si le groupe n’avait pas subi ces changements de line-up à répétitions, il aurait pu jouir d’une place bien plus confortable au sein de la scène Metal. Mais l’heure n’est pas aux regrets mais plutôt à la célébration puisque le groupe autant que les fans s’en donnent à cœur joie en ce début de soirée devant la scène Sanctuary. L’ambiance atteint son paroxysme avec l’irrésistible « Swords And Tequila » suivi du speed et très Power Metal « Thundersteel », qui était au moins tout aussi attendu et qui referme un set donné d’une main de maître.
Sans un seul membre original, Riot V vient tout de même de faire le plus beau des honneurs au catalogue du groupe et a même donné l’un des tout meilleurs concerts de cette journée, à tel point qu’on en reprendrait au plus vite !
Merrimack fut, vendredi, en début d’après-midi, le premier groupe de black d’une longue lignée à se produire durant le festival. Sa prestation était, pour ainsi dire, très attendue par les adeptes de la branche la plus noire du metal. Ces dernières années, force est de constater que le line-up du groupe a considérablement changé, si bien que le guitariste Perversifier est finalement le dernier membre originel de Merrimack à garnir les rangs de la formation francilienne. Ces changements n’ont heureusement pas affecté la dimension transcendantale de la musique du groupe, qui demeure inchangée, et qui saura satisfaire les festivaliers qui attendent avec impatience les premières grosses émotions de ce Fall of Summer 2016.
Nous ne pouvons effectivement pas enlever à Merrimack l’aspect si complexe de sa musique, qui prend aux tripes et fait voyager à travers de nombreuses images aux caractéristiques glauques ou sombre. Seulement voilà, le fait de jouer en début d’après-midi est préjudiciable dans la mesure où il enlève au groupe une bonne partie de son esthétique visuelle, qui va de paire avec, avouons-le, sa musique. Quoi qu’il en soit, le public est présent en grand nombre pour assister à la prestation des musiciens franciliens, et ces derniers tiennent sans doute à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour rendre le show très appréciable malgré le contexte.
Nous sommes au moins rassurés vis à vis d’une chose, le jeu de scène de Vestal n’a pas changé. Animant habituellement à lui seul la scène de Merrimack, sa prestation durant le Fall of Summer ne déroge heureusement pas à la règle. Inutile de vous ressortir tout le champ lexical propre à la malsanité et à la malfaisance, son show parle pour lui-même. Grâce à une gestuelle faisant état d’une prétendue possession et en arborant de belles et nombreuses scarifications, Vestal a animé la concert de Merrimack de fort belle manière, et nous ne pouvons de toute manière pas passer à côté de cet aspect résolument maléfique qui étoffait à merveille la musique des franciliens.
À côté de cela, pas grand chose à signaler. Les musiciens de Merrimack ne feront de toute manière jamais partie de ceux qui enflamment le public et font se soulever les foules grâce à un jeu de scène aussi sulfureux qu’exubérant. L’intérêt de leur prestation réside dans la musique et dans l’atmosphère nauséabonde qui en résulte. Il s’agit évidemment d’un aspect qui est grandement diminué par la chaleur et par la lumière du jour, qui ont presque tué la musique de Merrimack, mais saluons tout de même le travail abattu par le quintette, qui a fait le nécessaire pour procurer beaucoup d’émotion au public.
Nous avons également apprécié le fait que le groupe interprète « Ultimate Antichrist » à la fin de sa prestation. Non contents de voir Massacra Tribute sur scène après eux, les membres de Merrimack ont eux aussi voulu rendre un hommage personnel au groupe français. Un excellent titre pour couronner une prestation très réussie, mais dont le terme est malgré tout animée par une pointe de frustration vis à vis de l’heure à laquelle le groupe s’est produit sur scène. Dommage.
Article signé Blackouttalks
Nous retrouvons le sable et le soleil de la plage qui accueille la Blackwaters Stage afin de ne rien louper du concert de Grim Reaper. Steve Grimmett (chant), seul rescapé du line-up d’origine, voit son nom accompagné celui du groupe sur le backdrop placé au dessus de la batterie, sans doute pour des sempiternelles raisons de copyright. Après tout, c’est la voix si caractéristique de Grimmett que les fans veulent voir !
Quelques tee-shirts à l’effigie de la faucheuse viennent se positionner dans les premiers rangs, ce qui nous montre que nous ne sommes pas les seuls à attendre le combo de pied ferme. Sans surprise, le concert démarre sur les chapeaux de roue avec l’hymne « Rock You To Hell » qui sera suivi, comme sur album, par « Night Of The Vampire » et « Lust For Freedom » que Grimmett présentera comme « un morceau composé pour un mauvais film mais dans lequel il y avait plein de scènes lesbiennes ». Grimmett, plus mobile que ce qu’on aurait pu imaginer, vient finir le morceau collé à la crash barrière sous le nez des premiers rangs qui rentrent petit à petit dans le set et commencent à donner de la voix de façon conséquente.
Il faut dire que si le leader de Grim Reaper est loin d’avoir un physique de jeune premier, celui-ci dispose toujours d’une voix puissante et juste (même s’il ne sera pas à l’abri de quelques pains ci et là) et n’hésite par à arpenter la scène d’un bout à l’autre. Mais le véritable héro de ce concert ne sera pas ce bon vieux Steve, ni même son guitariste Ian Nash qu’il présente comme le meilleur guitariste d’Angleterre de ces dernières mais bel et bien son batteur Paul White qui fait le show et prend un pied incroyable. C’est bien simple, le batteur passe le concert avec le sourire jusqu’aux oreilles et fait tournoyer ses baguettes dans tous les sens quand bien même il pourrait se contenter de simplement garder la mesure. Un vrai bonheur de voir ce musicien s’amuser autant ! Si c’est l’album Rock You To Hell qui est le plus représenté dans la setlist (ce « Rock Me ‘Till I Die » absolument irrésistible !), le premier album See You In Hell n’est pas non plus oublié, notamment avec « Wrath Of The Ripper » sur lequel Ian Nash est à l’honneur ou encore « Liar ».
Quand on voit une telle ribambelle de hits et sans les problèmes rencontrés à l’époque avec son label, on se dit que c’est un véritable gâchis que Grim Reaper soit resté sous silence entre 1988 et 2006. Mais le soleil perce enfin à travers les nuages puisque Steve Grimmett annonce un nouvel album de la faucheuse pour le 23 septembre. Il s’agira tout simplement du premier album de la formation depuis 1987. Cadeau pour les fans, la Faucheuse nous offre une excellente reprise du « Don’t Talk To Strangers » de Ronnie James Dio qui fait toujours son petit effet et qui surtout, est très bien gérée par Grimmett ! L’ambiance est définitivement montée d’un cran, ce qui permettra à la foule d’exploser durant « See You In Hell » et de se donner à divers crowdsurfing et sing-along. Un final tout en intensité.
Notons qu’il s’agissait du tout premier concert français de Grim Reaper en trente-deux ans de carrière mais au vu de la réaction de certains fans à la fin de la prestation, gageons qu’il ne s’agira pas du dernier car nous venons tout simplement d’assister à l’une des meilleures prestations du week-end, si ce n’est la meilleure en termes de heavy metal !
Il s’agissait de l’un des groupes les plus attendus de ce Fall of Summer 2016. Le genre de groupe qui, présent sur une affiche, amène nombre de spectateurs à lui seul. Nous voulons bien évidemment parler de Revenge, le groupe de black death canadien fait effectivement partie des têtes d’affiche de cette troisième édition du Fall of Summer, et il ne fallait pas être expert en la matière pour prévoir un déferlement infernal d’insanités sur le public de la scène Sanctuary.
N’en déplaise aux talentueux suisses de Samael, il m’était obligatoire de quitter plus tôt que prévu le public rassemblé devant leur scène pour prétendre à une place devant la grille en vue de la prestation de Revenge. Le show de la formation de black était plus que réussi, bien entendu, mais je me devais d’être présent au plus proche de la scène de Revenge afin de m’imprégner du spectacle proposé par les canadiens et de le vivre de la façon la plus conforme à l’esprit de leur musique. Et pourtant. Je pense qu’il s’agirait d’un doux euphémisme je venais à affirmer que la prestation de Revenge s’apparentait à une douloureuse et outrageuse défloraison, et ce, peu importe la position du spectateur vis à vis de la scène. Tout Torcy a sans doute été envahi par une telle vague de rage et de violence.
J’aime autant vous en faire part de suite, il m’est impossible de dégager la setlist qui fut utilisée durant le show des canadiens, tout comme il m’est difficile, à posteriori, de distinguer ne serait-ce que la moitié des titres qui furent joués. Car le spectacle proposé par Revenge va de toute manière bien au delà de ce genre de futilité. Imaginez un troupeau de buffles, enragés et animés par une folle frénésie, vous piétinant, et vous obtenez, à peu de choses près, un quart des sensations éprouvées par nos pauvres organismes durant le massacre en bonne et due forme que fut la prestation de Revenge.
En laissant les métaphores et hyperboles de côté, plusieurs facteurs ont rendu unique le show des canadiens. En premier lieu, un son parfait (bien que strident et violent à souhait) et un jeu de lumière qui aurait rendu épileptique un aveugle ont bien évidemment contribué à la réussite du concert. Mais c’est surtout le jeu des musiciens qui fit soulever, et même bien plus encore, les foules. Nous savons les canadiens plutôt sectaires, inutile, donc, de les imaginer communier de fort belle manière avec leur public ou même haranguer les spectateurs, mais ils n’avaient de toute manière nul besoin d’en arriver là pour créer une implacable transe au sein du pit et plus loin encore.
La prestation est arrivée à son terme en un éclair. Un éclair animé tantôt par une rage sulfureuse, tantôt par une impétueuse exaltation, mais jamais exempt d’une véhémence et d’une virulence dont seule la musique de Revenge a le secret. L’ambiance fut également pour le moins agitée au sein de la fosse, où plusieurs festivaliers particulièrement jouasses ont découvert leurs visages respectifs maculés de sang à l’issue du concert. La douleur ? Une broutille. Après tout, n’est-ce pas, selon certains points de vue, la marque d’une prestation réussie ? Revenge a frappé un énorme coup avec sa prestation, qui restera, de toute manière, la plus violente de ce week-end, et qui fera office de grosse claque pour tous les festivaliers présents.
Merci à Aurélia pour la photographie.
Nous y sommes enfin. Pour certains il s’agissait de la prestation essentielle de ce Fall of Summer 2016. Samedi soir, à 23h, le large public de la scène Blackwaters a été témoin du show exceptionnel de l’uns des duos les plus célèbres et les plus talentueux de la scène metal internationale, à savoir celui de Satyricon. En plus d’être particulièrement attendus, les norvégiens allaient livrer une prestation marquée du sceau de Nemesis Divina, leur troisième album. En effet, l’année 2016 marque les vingt ans de la sortie du meilleur album (selon le point de vue, évidemment) de Satyricon. Voici donc une raison supplémentaire, s’il en fallait une, de ne pas rater le concert des norvégiens.
Il fallait évidemment jouer des coudes et savoir attendre pour être placé correctement en vue de la représentation de Satyricon. Pour certains, l’interminable attente, qui passait d’ailleurs par le fait d’assister à la rafraîchissante prestation de Claudio Simonetti’s Goblin, s’est achevée lorsque les techniciens ont commencé à s’affairer pour préparer la scène. Comme vous pouvez aisément le comprendre, cette préparation était elle aussi interminable. Mais au terme de cette dernière, c’est dans un tonnerre d’applaudissements et de cris que Satyr, Frost et leurs musiciens sont arrivés sur une scène haute en couleurs et magnifiquement apprêtée pour, enfin, entamer leur diabolique prestation.
Quels ne furent pas les frissons ressentis lorsque Satyr prononça les trois mots magiques annonçant le début de « The Dawn of a New Age ». Aucun autre titre que celui-là n’était à même d’introduire un concert consacré aux vingt ans de Nemesis Divina. La prestation était bel et bien lançée, et, ce, sur des bases plus que solides. Nous nous tuons à le dire depuis le début de la semaine et la publication des live reports, mais le son était encore une fois parfait et, appuyée par un jeu de lumière majestueux, la musique de Satyricon prenait enfin tout son sens. Toujours aussi remuant sur scène, Satyr a fait preuve de belles attentions vis à vis du nombre impressionnant de spectateurs massé sur la plage et sur la colline, le faisant régulièrement participer aux titres cultes composants la setlist des norvégiens.
Compte tenu de l’histoire récente de Satyricon, que ce soit vis à vis de ses albums ou de ses prestations scéniques, il était légitime d’appréhender la représentation du Fall of Summer. En effet, n’importe quel amateur de black ou connaisseur du groupe sait à quel point les derniers albums, tout comme les concerts, sont loin des espoirs qui ont pu être placés en Satyricon par le passé. Heureusement, les doutes ont très vite été dissipés par Satyr et compagnie, qui ont su mettre les bouchées doubles pour contenter la foule venue assister à cette splendide prestation. Ayons aussi quelques mots pour qualifier l’impressionnant jeu de Frost, qui est toujours aussi rapide et frénétique derrière sa batterie. Je pense que beaucoup me rejoindront si je venais à affirmer qu’il est dangereux pour nos pauvres cervicales de se calquer sur son rythme effarant.
L’apothéose de cette prestation est évidemment intervenue au moment au cours duquel le groupe a interprété son titre fétiche, « Mother North », devenu, depuis la sortie de Nemesis Divina, un véritable hymne à l’échelle du black metal, peu importe ce qu’en pensent ses détracteurs. La communion avec le public était alors totale, il s’agissait assurément de l’un des moments forts de ce festival, qui jouissait d’un concert hors du commun, et que ses spectateurs n’étaient pas prêt d’oublier. Nemesis Divina offrant trois quarts d’heure de plaisir, et Satyricon ayant une heure de concert à sa disposition, le calcul était vite fait pour arriver à la conclusion selon laquelle les norvégiens auraient à jouer trois morceaux ne figurant pas sur l’album mis à l’honneur. Une pointe de déception pour certains, un moyen de prolonger le plaisir pour d’autres. Quoi qu’il en soit, Satyricon n’a laissé personne indifférent.
Les superlatifs me manquent pour qualifier la prestation aussi émouvante que prodigieuse livrée par les norvégiens de Satyricon. Il s’agissait là du dernier concert anniversaire de Nemesis Divina, Satyr en a d’ailleurs profité pour clamer son amour de la France. Quoi qu’on en pense, quoi qu’on en dise, Satyricon n’est pas mort, et la formation continuera à vivre tant qu’elle sera capable de donner des concerts aussi réussis et poignants que celui du Fall of Summer.
Merci à Aurélia pour la photographie.
Article signé Blackouttalks
Contrairement à tous les autres groupes de heavy ou de speed présents à l’affiche ce week-end, Exciter est le seul à toujours disposer de son line-up d’origine, reformé depuis deux ans.
La Blackwaters Stage sur la plage est bien remplie pour accueillir le trio canadien qui a la particularité d’avoir un batteur/chanteur en la personne de Dan Beehler. Si l’on a récemment pu voir Brann Dailor (Mastodon), chanter quelques morceaux tout en restant derrière les fûts, Dan donne bien tout le set entier dans cette configuration et c’est tout naturellement que tous les regards sont tournés vers lui. Alors certes, Beehler n’a pas un jeu de batterie débridée comme celui de Paul White (Grim Reaper) quelques heures plus tôt mais celui-ci assure ses deux boulots sans faillir. Forcément, à ses côtés, John Ricci (guitare) et Alan James Johnson (basse), tout de cuir et de clous vêtus, se doivent d’assurer le spectacle et d’haranguer les premiers rangs, ce qu’ils font avec un enthousiasme non feint. Il faut dire que le groupe a tout de même quelques classiques dans sa manche comme « Stand Up And Fight », « Iron Dogs » ou encore le bien nommé « Heavy Metal Maniacs » qui font secouer plus d’une tignasse. D’ailleurs, si Sebastian Bach (ex-Skid Row) a souvent clamé son amour pour Exciter, il serait heureux de voir qu’il n’est pas tout seul car le combo recueille aujourd’hui tous les suffrages de la part du public. La prestation du groupe n’est pas sans nous rappeler celle de ses compatriotes de Anvil au Hellfest 2010, un morceau comme « Pounding Metal » étant un peu le pendant de « Metal On Metal ».
Le trio s’assure un fin de set à cent à l’heure avec « Long Live The Loud » et « Under Attack » et nous prouve qu’il n’a pas usurpé son statut de parrain de la scène speed/thrash des débuts. Encore un très bon moment !
Article signé Hugo
Les suédois de Nifelheim faisaient eux aussi partie des groupes à ne manquer sous aucun prétexte. Ces désormais légendes du metal extrême avaient rendez-vous avec le public peu après 17h sur la scène Blackwaters, et les nombreux festivaliers présents ne se sont pas faits prier pour profiter de l’excellente et insolente prestation des exubérants suédois.
Le concert de Nifelheim faisait partie des concerts les plus attendus de cette édition du Fall of Summer. Beaucoup de festivaliers en parlaient en marge du concert et espéraient également que le live serait à la hauteur de ce dont le groupe est capable en studio. La réponse est oui, Nifelheim a bel et bien répondu présent. Ils sont, comme à leur habitude, montés sur scène vêtus de cuir et cloutés de la tête aux pieds. Dès le premier titre, « Unholy Death », l’envie de Per et Erik de retourner ce Fall of Summer était parfaitement perceptible. La prestation scénique des suédois fut l’une des meilleures que j’ai pu voir au cours de ma saison festivalière. Une communication constante entre les musiciens et leur public, ou même avec les photographes, était visible sur scène. Malgré quelques petits soucis technique (Per demandait souvent plus de retour, ou même Peter Stjärnvind à la batterie), les musiciens sont restés très professionnels et ont assuré leur show avec un son en façade qui, lui, restait excellent. Malgré le fait qu’ils ne soient plus tout jeunes, ils restent toujours des piles ambulantes sur scène. En ce qui me concerne, j’ai adoré ce concert, qui m’a pris aux tripes, exactement comme j’aurais souhaité qu’il le fasse, surtout au moment de mes titres préférés « Infernal Flame of Destruction », « Sodomizer » et « Storm of the Reaper », qui ont évidemment été les meilleurs titres de la setlist à mes yeux, d’un point de vue tout à fait personnel.
La seule chose que je peux reprocher à cette prestation c’est de n’avoir pas fait jouer le groupe bien plus tard dans la soirée. Le jeu de lumières était à la hauteur de l’événement, mais en plein jour et par 30°C, pas besoin d’être un expert pour savoir que la représentation en prend un coup. Le concert aurait été plus prenant de nuit, mais, évidemment, il ne s’agit pas là d’une critique vis-à-vis de l’équipe organisatrice, qui s’est de toute manière démenée. Conformément à une approche plus technique, Peter Stjärnvind était efficace, puissant et très précis à la batterie, nous ne pouvions pas demander mieux. Per, le bassiste, avait une attaque de corde impressionnante mais aussi une précision irréprochable, sans compter qu’il était très remuant sur scène. Les guitares étaient parfaitement équilibrées, ni trop fortes, ni pas assez, juste ce qu’il faut pour vous faire dresser les poils lors d’un solo ou lorsque les tritons ressortent à travers les amplis. Niveau voix, il n’y a absolument rien à dire pour critiquer la qualité des chants d’Erik Gustavsson, qui a cette même voix très éraillée, aussi bien en studio qu’en live, comme j’ai pu le constater. On ressentait parfaitement l’ancienneté et l’expérience sur scène des membres du groupe.
Pour conclure, Nifelheim a assuré un show à la hauteur de sa réputation, et je pense que tout fan de black ou de thrash, et en particulier de Nifelheim, partagera mon avis concernant cette prise de position. Une prestation qu’il ne fallait pas manquer. Les suédois ont prouvé aux nombreux spectateurs présents qu’ils ont encore plus d’une corde à leur arc, et qu’ils faudrait encore attendre un certain temps avant de les voir sur le déclin.
Merci à Maxime pour son aide à la rédaction de cet article.
Après deux journées bien remplies et la publication de tous les live reports concernant les prestations auxquelles nous avons assistées, l’heure est à la conclusion à propos des différents constats qui se dégagent de cette troisième édition du Fall of Summer Festival. Une fois l’euphorie post-festival retombée, nous sommes à présent plus lucides vis à vis des différentes choses qui composé ce festival, le moment est donc venu de dresser le bilan.
Inutile de maintenir le suspense plus longtemps, je crois que beaucoup se joindront à moi pour affirmer que cette troisième édition du Fall of Summer fut une belle et franche réussite sur tous les tableaux, ou presque. Commençons par nous pencher sur les à-côtés du festival en lui-même. Étant donné mon souhait de faire des nuits conséquentes en vue de partir samedi soir, je n’ai pas eu la chance de passer mes nuits dans l’un des deux campings du site, mais les différents retours que j’en ai eu ont été plutôt positifs. Évidemment, qui dit camping de festival dit convivialité et fête, mais tout cela ne rime sûrement pas avec calme. Malgré quelques accrocs sans doute inévitables, il semble que tout ait été géré tout à fait convenablement par les bénévoles du Fall of Summer. Nous en venons ainsi à parler de l’équipe chargée de la sécurité sur l’ensemble du site. Pour la plupart, les agents de sécurité ont fait preuve d’une courtoisie et d’une sympathie très appréciables, surtout dans la mesure où ils ont été amenés à côtoyer les festivaliers durant un certain temps. Malheureusement, la politesse laissait parfois à désirer chez certains. Nous pouvons parfaitement comprendre une certaine lassitude, mais un « bonjour » ne coûte rien, surtout lorsque le festivalier le souhaite en premier avec un sourire. Dommage.
Concernant la restauration, là encore, j’avais pris mes précautions et fait en sorte de ne pas avoir besoin d’acheter de nourriture sur place. Bien m’en a pris, les prix semblaient particulièrement élevés par rapport aux quantités données en échange. La qualité était visiblement au rendez-vous mais nombreux sont les festivaliers que j’ai entendu se plaindre. Mais après tout, si cela peut permettre au festival de vivre une année de plus, je suppose que cette politique tarifaire est tout à fait justifiée. Le site en lui-même était parfaitement adapté à la réception d’un festival comme le Fall of Summer. Il y avait énormément de place et cela convenait parfaitement aux nombreux spectateurs et bénévoles présents. Mine de rien, le fait de pouvoir trouver un coin tranquille à n’importe quel moment de la journée ou de la soirée n’a pas de prix. Nous ne nous attarderons pas sur les scènes en elles-mêmes, elles offraient, certes, beaucoup de place au public, mais assister aux concerts de Satyricon et de Samael en ayant les pieds dans le sable, c’est plutôt moyen pour s’imprégner d’une musique supposée extrême.
Enfin, et il s’agit d’un débat plus que récurrent au moment de traiter d’un festival comme celui-ci, le son était purement et simplement parfait du début à la fin du Fall of Summer. Malgré deux ou trois petites bévues, tout a été géré d’une main de maître par les techniciens et ingénieurs du son, et cela s’est vraiment ressenti durant chacune des prestations du week-end. Nombreux sont les festivaliers potentiels qui s’étaient plaints, dans un premier temps, de la teneur très black de l’affiche de cette année. Mais en enlevant Abigail et Nifelheim, aussi axés thrash, et les prestations de Samael et Phazm, très accessibles pour tout le monde, le black metal ne semblait pas être représenté outre mesure. Enfin, nous aimerions remercier tout particulièrement l’équipe organisatrice qui nous a permis de donner trois interviews durant le festival, leur travail fut admirable.
Grâce à de nombreux bénévoles dévoués et passionnés, la troisième édition du Fall of Summer fut une grande réussite en tout point. Nul doute que tous les festivaliers présents ont vécu de grands moments au son de leurs groupes favoris, et cela a été rendu possible par une organisation pointilleuse et un travail acharné. La seule chose que nous pourrions désormais souhaiter, c’est de revenir, dès l’été prochain, à Torcy, pour la quatrième édition du Fall of Summer Festival.