- Article initialement publié sur Heiðnir Webzine
- Pays-Bas
- Black Metal
- Indépendant
- 31 juillet 2016
Au coeur d’une scène néerlandaise souvent méconnue, il existe nombre de groupes et projets qui méritent d’être connus par le plus grand nombre. C’est sans doute le cas pour le duo Nachtwraak, qui vient à peine de sortir son premier album, Unheim. Anciennement Tempus Fugit et déjà auteur d’une démo et d’un EP, c’est dans un style somme toute assez traditionnel que le groupe originaire de Sliedrecht signe une première grosse sortie de très bonne qualité et qui lui augure un futur plutôt prometteur.
Initialement composé de quatre membres, Nachtwraak a récemment été réduit à deux têtes pensantes à la suite, vraisemblablement, de quelques conflits internes. Nous ne saurions croire que de tels événements ont secoué le groupe récemment, tant la musique proposée sur Unheim semble avoir été conçu sans accroc et avec une plénitude certaine. Inutile de vous pencher sur cet album si vous avez pour but de tomber sur un album dont la structure ou la musicalité sort des sentiers battus. Sans se montrer péjoratifs, nous ne pouvons décemment pas affirmer que le premier album de Nachtwraak est original ou inventif. Néanmoins, il utilise avec décence et distinction les différents codes qui étaient propres au black metal à la fin des années 90.
Évidemment, de là à affirmer qu’il est au niveau des classiques de cette période en particulier, il y a un monde, mais le duo batave a parfaitement su composer cet album en mettant en évidence l’aspect malsain et sombre du black traditionnel que l’on peine de plus en plus à retrouver de nos jours. Il est plutôt difficile de ne pas adhérer rapidement à la musique de Nachtwraak, tant les titres de l’album, longs et accrocheurs, sont travaillés avec justesse et rectitude. De légers éléments atmosphériques viennent coloriser l’ensemble, mais sans que cela ne vienne réellement ternir l’idée selon laquelle la musique du groupe appartienne effectivement au registre du black metal traditionnel. Les riffs, qui vous rappelleront sans doute les plus belles heures de Schattenvald, sonnent comme de divines saturations, alors que vous vous laissez porter par le glacial message délivré par le duo hollandais. La seule ombre au tableau réside peut-être dans la qualité sonore parfois douteuses des chants. Ces derniers sont très réussis, mais la qualité d’enregistrement semble leur avoir fait défaut à certains égards, notamment lorsque Sywert, qui est également le batteur du groupe, monte dans les décibels. Mais cela n’entache en rien le rendu général de l’album, qui est excellent du début à la fin.
Même si Unheim est un album relativement accessible, ce serait une grossière que de le prendre à la légère. Il ne sera pleinement compris et apprécié que par ceux ayant un minimum de vécu vis à vis de la période phare du black metal. Malgré tout, il s’agit d’un album qui sera sans doute apprécié par le plus grand nombre, car il fait preuve d’une simplicité et d’une simplicité qui le rend tout simplement incontournable, aussi bien pour les néophytes que pour les adeptes de longue date. Cet album est finalement le symbole d’une scène batave extrêmement riche, mais qui a finalement toutes les peines du monde à se faire un nom au sein de la communauté black dans son ensemble.
Si ce n’est pas déjà fait, je vous conseille vivement d’aller écouter Unheim dans son ensemble, car cet album est un must have pour tout adepte de black qui se respecte. En ce qui concerne son impact sur la carrière de Nachtwraak, il se pourrait bien qu’il agisse comme ce genre d’album capable de faire décoller une carrière, car le duo hollandais a frappé un grand coup avec la sortie de son premier album, et nous serions bien inspirés de suivre sa progression avec intérêt.