- Canada
- Dungeon Synth
- Jems Label
- 8 janvier 2025
Le dungeon synth — à la différence du comfy synth — ne s’appuie pas spécialement sur une symbolique riche en animaux et créatures. Et lorsqu’il le fait, on ne peut pas dire que le rat figure en bonne place au classement des plus utilisés. Voilà qui rend Rat Domain, qui a dévoilé sa première sortie début janvier, encore plus intrigant. Le projet québécois a mis au monde une espèce de démo plutôt consistance qui semble avoir pour inspiration un univers fictif inconnu, dans lequel les rats paraissent vivoter en tant que race de fantasy propre. Si le cadre peut prêter à sourire, la qualité du contenu musical de Mystical Rodent Underworld Vol 1: Warfare n’a rien d’une farce.
Lorsque l’on mélange rat et fantasy, on pense naturellement aux Skavens issus de l’univers de Warhammer. Des rats humanoïdes de taille très variable, œuvres du Chaos, tantôt adorateurs de la peste, tantôt artisans de la malepierre. En bref, une représentation hautement malsaine de ce dont les rats — en tant que créatures de fantasy — sont capables, dès lors que l’on pousse suffisamment loin le curseur de la dépravation. Rat Domain ne semble pas aspirer à la même perversité. Si l’on s’en tient au peu de contexte que l’artiste entend donner à son auditoire — c’est-à-dire, la façon dont il a intitulé ses titres —, difficile d’y voir une telle insalubrité. Ses rats semblent exister sans tomber dans un tel vice, et le contenu des titres de cette première sortie tend à rendre l’animal fréquentable.
Créature souterraine oblige, le rat dépeint par Rat Domain l’est à l’aide de sonorités électroniques assez prononcées, mais dès les premières notes de « Tome of Arachnid Conspiracies », on constate une réelle volonté de faire du beau avec du brut. Si l’ensemble paraît un brin abrasif, les mélodies sont légères et rendent le paysage sonore bien plus doux que ses thématiques ne le suggèrent au premier abord. Ce qui frappe également chez Rat Domain, c’est de constater à quel point l’artiste cherche à rendre ses titres rythmés. Il ne s’agit pas simplement d’ajouter quelques percussions en arrière-plan, mais bien de jouer sur le caractère accrocheur de chaque titre pour le rendre encore plus efficace. Le très énergique « Lair of the Spidermob Boss » en est l’illustration parfaite.
En ce qui me concerne, je suis particulièrement séduit par les quelques titres qui semblent faire planer une espèce de mystère indicible sur Mystical Rodent Underworld Vol 1: Warfare. Cette dimension est parfaitement incarnée par le duo formé par « Firing the Ancient Astral Cannon » et « Sanctuary of the Elders ». Les mélodies y sont plus lentes et répétitives, les sonorités plus aériennes, vaporeuses. Rat Domain met ici le doigt sur quelque chose qui rend son dungeon synth infiniment plus profond, et qui fait du cœur de sa première sortie un moment exquis. On ne saurait dire ce qui engendre chez les rats de Rat Domain une telle envie d’aller toujours plus loin dans leurs galeries, mais je ne pensais pas des rongeurs capables de m’intéresser autant.
Pour sa toute première sortie, Rat Domain a plus que rempli sa mission. Malgré la modestie du format choisi, les mélodies sont variées, les sonorités encore davantage, et l’artiste québécois a montré à son auditoire qu’il était parfaitement capable de tisser des ambiances étonnamment prenantes. Ça n’est pas « An Intruder at the Festival » — riche en éléments médiévalisants, qui nous fera penser le contraire. Mystical Rodent Underworld Vol 1: Warfare est une première sortie très convaincante, et on a hâte de voir si le cycle sera poursuivi.
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Dungeon synth—unlike comfy synth—does not particularly rely on symbolism rich in animals and creatures. And when it does, it’s safe to say that the rat does not rank high among the most commonly used. This makes Rat Domain, which unveiled its debut release in early January, all the more intriguing. The Quebec-based project has birthed a rather substantial demo that seems to draw inspiration from an unknown fictional universe, where rats appear to scrape by as a distinct fantasy race. While the setting might raise a smile, the musical quality of Mystical Rodent Underworld Vol 1: Warfare is no joke.
When we think of rats in a fantasy setting, the Skaven from the Warhammer universe naturally come to mind—humanoid rats of varying sizes, creatures of Chaos, sometimes plague worshippers, sometimes master crafters of warpstone. In short, a deeply depraved vision of what rats—as fantasy creatures—can become when pushed far enough into corruption. Rat Domain does not seem to aspire to the same kind of perversion. Judging by the limited context the artist provides—mainly through track titles—it’s hard to perceive such filth here. These rats seem to exist without falling into utter degeneracy, and the nature of the tracks in this debut release tends to make the animal far more agreeable.
Being an underground creature by nature, the rat as depicted by Rat Domain is brought to life through pronounced electronic textures, but from the very first notes of “Tome of Arachnid Conspiracies,” one can sense a genuine intent to create beauty out of rawness. While the overall soundscape may feel slightly abrasive, the melodies are light, making the atmosphere far softer than its themes initially suggest. Another striking element in Rat Domain’s work is how determined the artist is to make the tracks rhythmic. This isn’t just about adding a few background percussion layers; it’s about playing with each track’s catchiness to make it even more effective. The highly energetic “Lair of the Spidermob Boss” is a perfect example of this.
Personally, I’m particularly drawn to the few tracks that seem to shroud Mystical Rodent Underworld Vol 1: Warfare in an indescribable sense of mystery. This dimension is perfectly embodied by the duo “Firing the Ancient Astral Cannon” and “Sanctuary of the Elders.” Here, the melodies slow down, becoming more repetitive, the tones more airy, almost ethereal. Rat Domain taps into something that makes its dungeon synth infinitely deeper, elevating the core of this debut release into something exquisite. One cannot say for sure what drives Rat Domain’s rats to venture ever deeper into their tunnels, but I never thought rodents could captivate me this much.
For a debut release, Rat Domain has more than accomplished its mission. Despite the modest format, the melodies are varied, the textures even more so, and the Quebec-based artist has demonstrated a clear ability to weave surprisingly immersive atmospheres. “An Intruder at the Festival”—rich with medieval elements—is proof enough of that. Mystical Rodent Underworld Vol 1: Warfare is an extremely convincing first release, and we can’t wait to see if the cycle continues.