- France
- Dungeon Synth
- Indépendant
- 5 mai 2025
Depuis 2020, Inexistence a réussi à se hisser dans le cercle restreint des projets majeurs de la scène française. Grâce à des productions toujours très riches et un univers graphique incroyablement fourni, Psycho — que le public black metal connaît par le biais de Suicidal Madness — montre à la communauté dungeon synth que ses aspirations sombres en matière de black metal peuvent se muer en quelque chose de beaucoup plus tendre et coloré dès lors qu’il se laisse pianoter un clavier. En ce mois de mai, notre artiste en est déjà à son neuvième album longue-durée avec The Legend of Ialantha — sans compter deux EP. Psycho a beaucoup de choses à raconter.
En matière de dungeon synth, je suis généralement attiré par ce qui se fait de plus brut et dépouillé, comme en témoigne nombre d’articles publiés dans ces colonnes. Que ce soit regrettable ou non, je me méfie un peu vite des artworks trop travaillés, trop chargés, car ils sont généralement les hérauts d’albums et d’artistes dont la conception du dungeon ne me convient pas. « Si la pochette brille, je fuis la quille ; si elle bave un peu, j’ouvre grand les yeux », se dit-il quelquefois. Dans le cas d’Inexistence, c’est une grossière erreur. Car si Psycho accouche effectivement de titres opulents en maniant les registres, on ne peut se contenter d’une lecture qui passerait sous silence sa capacité à faire voyager son auditoire.
Et en parlant desdits registres, c’est peut-être ce sur quoi Inexistence est le plus impressionnant, et j’en veux pour preuve les premiers titres de The Legend of Ialantha. Alors que « A Forest Full of Mystery » entame la narration à l’aides de nappes oniriques, on bascule dans la foulée dans un registre autrement plus médiévalisant, et surtout plus rythmé, avec « The Ancient Voices ». Les tambourins et les grelots ne sont pas votre tasse de thé ? Qu’à cela ne tienne ! On embraye sur « Hiking the Winding Paths », qui se distingue par ses éléments épiques et un brin solennels. Voici ce à quoi Inexistence aspire, et ce qu’il réussit haut la main : offrir un périple au cours duquel se multiplient les décors, les mélodies, les sonorités et les ambiances. Psycho a indéniablement de la suite dans les idées.
Comme nous l’avons vu — et c’est un élément qui me tient particulièrement à cœur —, le contenu The Legend of Ialantha n’est pas le reflet identique de sa pochette riche et détaillée. Les atmosphères s’y entremêlent, de même que les titres, qui ont chacun une identité propre. Outre la variété, Inexistence brille par son goût pour la mélodie. Des titres comme « The Wicked Sorcerer » ou « The Gemstone of Light » — composé à quatre mains en compagnie de Règne, autre projet français — sont des exemples de douceur quant à la justesse de leurs mélodies, et l’on revient souvent à leurs considérations contemplatives.
Par ailleurs, Inexistence se distingue par une large utilisation des voix dans les paysages sonores qu’il conçoit. Tantôt chuchotées, comme sur le titre introductif, tantôt fredonnées, comme sur la majeure partie de l’album, cet élément sonore dénote moins qu’à l’accoutumée, comme ce peut être le cas dans le dungeon synth au sens large. Si j’aurai toujours du mal à m’habituer aux voix (quelles qu’elles soient) dans les genres musicaux électroniques (quels qu’ils soient), Inexistence parvient à les imbriquer à merveille dans son vaste paysage sonore onirique. Preuve que notre artiste a parfaitement réussi son coup.
Les albums se succèdent et Inexistence n’a de cesse de montrer que son esprit fourmille de bonnes idées. Pour les amateurs de dungeon synth généreux en ambiances, en sonorités et en mélodies, The Legend of Ialantha est un album qu’il ne faut pas manquer. Car si l’artiste ne révolutionne pas le genre, il en repousse toutefois les limites, à tout le moins, et avec un soin rare et une sensibilité mélodique de chaque instant.
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Since 2020, Inexistence has managed to rise into the select circle of major projects on the French dungeon synth scene. Thanks to consistently rich productions and an incredibly detailed graphic universe, Psycho — known to the black metal audience through his work with Suicidal Madness — shows the dungeon synth community that his dark inclinations within black metal can transform into something much gentler and more colorful when he lets his fingers dance across a keyboard. This May, the artist has already reached his ninth full-length release with The Legend of Ialantha — not even counting two EPs. Clearly, Psycho has a lot to say.
When it comes to dungeon synth, I’m generally drawn to the raw and stripped-down — as many of the reviews published here can attest. For better or worse, I tend to be wary of overly polished, overloaded artworks, as they often herald albums and artists whose conception of the dungeon doesn’t align with my own. “If the cover shines, I dodge the wine; if it smudges a bit, I open my eyes wide,” I sometimes mutter to myself. In Inexistence’s case, that would be a serious mistake. While it’s true that Psycho creates lush tracks that explore many registers, one cannot overlook his remarkable ability to take the listener on a journey.
And speaking of those registers — that might well be where Inexistence impresses the most. Just take the opening tracks of The Legend of Ialantha as proof. While “A Forest Full of Mystery” sets the scene with dreamy ambient layers, we soon shift to something far more medieval and rhythm-driven with “The Ancient Voices.” Tambourines and jingles not your cup of tea? No problem! Next comes “Hiking the Winding Paths,” marked by epic, slightly solemn undertones. This is what Inexistence aspires to — and what he achieves brilliantly: crafting an immersive journey full of shifting landscapes, melodies, textures, and moods. Psycho clearly has a strong narrative sense.
As already noted — and this is something particularly close to my heart — the contents of The Legend of Ialantha do not simply mirror its ornate and detailed artwork. The atmospheres intermingle, as do the tracks, each with its own distinct identity. Beyond this variety, Inexistence stands out for his exquisite sense of melody. Tracks like “The Wicked Sorcerer” or “The Gemstone of Light” — the latter co-written with Règne, another French project — are gentle gems whose melodic accuracy lends them a contemplative charm that lingers long after listening.
Moreover, Inexistence makes notable use of vocals in the soundscapes he constructs. Sometimes whispered, as in the opening track, sometimes hummed, as throughout much of the album, this element blends far more naturally here than is often the case in dungeon synth at large. While I’ll probably always struggle a bit with voices (in any form) in electronic music (of any kind), Inexistence manages to weave them beautifully into his vast, dreamlike sonic tapestry — proof that the artist has fully mastered his craft.
Album after album, Inexistence continues to demonstrate just how full of ideas his mind truly is. For fans of dungeon synth rich in atmosphere, texture, and melody, The Legend of Ialantha is simply not to be missed. While it may not reinvent the genre, it certainly pushes its boundaries — with rare care and an ever-present melodic sensitivity.